Majeure 55. Politiques romantiques

Les inventeurs de méthodes d’apprendre sont-ils des héros romantiques ?

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Majeure - Multitudes 55

Peu de temps après la révolution française, à l’époque de la restauration, se déroulent parallèlement deux expériences pédagogiques surprenantes qui sortent du cadre reproductif dévolu d’habitude à l’enseignement. Jacques Rancière nous en décrit une dans Le maître ignorant, Cinq leçons sur l’émancipation intellectuelle (10/18, 2012), l’autre est évoquée par moi dans L’école mutuelle, une pédagogie trop efficace ? (Seuil, Les empêcheurs de penser en rond, 2004). Ces deux « aventures intellectuelles » pour reprendre l’expression de Jacques Rancière ont ceci de commun qu’elles tablent sur l’égale intelligence des élèves, et sur leur capacité d’apprendre par eux-mêmes, seuls ou en groupe, sans qu’un maître leur déverse son savoir dans la cervelle. Les modalités ensuite sont complètement différentes mais l’affirmation révolutionnaire est acquise : les hommes sont égaux en droit, et notamment en droit à la connaissance, et cette égalité n’est pas une virtualité qui sera réalisée à la fin des temps. Cette égalité est immédiate, et c’est sur elle que va se construire le travail pédagogique.

Jacotot, le maître ignorant, a fait l’expérience d’enseigner le français à des étudiants néerlandais sans pouvoir rien leur expliquer puisqu’il ignorait le néerlandais. Il leur a confié un livre en édition bilingue, néerlandais-français, et leur a dit d’étudier seuls en comparant les deux versions, en apprenant par cœur, en improvisant à la manière de. Le livre est présenté comme indifférent ; mais Télémaque de Fénelon se prête particulièrement à un exercice d’apprentissage, tenu en haleine par le roman d’apprentissage qu’est l’histoire elle-même. On notera que c’est dans Télémaque que Sophie, la future femme de l’Émile de Rousseau, a découvert ce qu’était un homme, ce que devrait être Émile.

De son expérience initiale, stupéfiante, de la possibilité d’enseigner ce qu’on ignore, à des jeunes qui ont la volonté de l’apprendre, Jacotot fait toute une théorie de l’émancipation intellectuelle, comme mise en œuvre de l’égalité immédiate entre les intelligences, et comme refus du progrès et de l’apprentissage par degrés sous la conduite d’un maître qui disposerait d’un savoir supérieur. D’après Jacques Rancière la méthode Jacotot fait des prouesses et on vient de partout en Europe apprendre grâce à ce maître ce qu’on ignore et qu’il ignore lui-même. Quelques points restent troubles dans le récit de cette épopée : comment Jacotot transmet-il les quelques consignes nécessaires à l’accomplissement de la méthode ? Comment se fait l’organisation de la corrélation entre le récit de Fénelon et les autres contenus qu’on y rapporte pour d’autres apprentissages ? Mais peu importe : d’après les témoignages de l’époque, qu’ils soient en faveur ou contre Jacotot, la méthode marche.

La méthode mutuelle est apparemment moins révolutionnaire que celle de Jacotot : elle se développe tout simplement dans des écoles publiques, une par département, que le gouvernement de la restauration a décidé d’ouvrir pour permettre à certains enfants d’échapper à l’enseignement des Frères des écoles chrétiennes. Inspirée par une coutume indienne qui a montré son efficacité dans les prisons, la méthode se caractérise par le fait que ce sont les élèves les plus avancés qui font répéter et corrigent les élèves moins avancés, et qu’on peut donc réunir de nombreux élèves sous la houlette d’un seul maître. À première vue rien de très intéressant, sauf que cette méthode va être prise en main par les instituteurs non inféodés aux Frères des écoles chrétiennes, et portée au-delà des limites que ces derniers avaient assignés à l’école. L’école mutuelle déborde du cadre disciplinaire de l’école et forme des jeunes qui se rebellent dans les ateliers et fondent les premières organisations socialistes françaises. François Guizot, protestant, qui avait soutenu le développement de l’école mutuelle sous la restauration, s’empresse d’essayer de le freiner une fois devenu premier ministre sous la monarchie de Juillet. Des écoles normales d’instituteurs sont fondées en 1837 qui enseignent aux futurs instituteurs la méthode normale d’enseignement, la méthode des Frères des écoles chrétiennes ; les Frères des écoles chrétiennes sont dispensés de suivre les cours de l’école normale. L’ordre catholique semble bien rétabli.

Pourtant l’école mutuelle a perduré en sourdine, reprise dans les Bourses du travail quoiqu’interdite dans les écoles communales. On la trouve encore présente sur les frontons d’écoles de l’ouest de la France à la fin des années 1880. Ce n’est pas l’école du manque d’enseignants, un pis-aller, comme voudraient le faire croire ses détracteurs, y compris des syndicats d’enseignants soumis aux injonctions pédagogique de la hiérarchie. C’est un espace où cette hiérarchie précisément est sinon subvertie, du moins tremblée, floutée, et où le doute est institué sur les manières d’apprendre ou d’enseigner puisque les élèves plus avancés peuvent y aller de leur propre manière de faire. Avec l’école mutuelle perdure un espace d’égalité, au moins entre élèves.

Pendant ce temps la méthode « panécastique » de Jacotot, pour laquelle tous les orateurs sont égaux, s’est définitivement rangée après avoir démontré que le père de famille était tout à fait à même d’enseigner à ses enfants des contenus qu’il ignore. Comment le père de famille ou les enfants auront-ils l’idée d’apprendre de tels contenus dans le secret du domicile familial ? Nul ne le sait. La parenthèse romantique est refermée, son élan est retombé.

Deux parcours pédagogiques de l’époque romantique se côtoient dans les écrits et les débats. Quels traits communs ont ces romantismes éducatifs, et quels traits différents ? Comment mettent-ils en œuvre cette croyance dans l’égalité des intelligences ou des capacités ? Comment comprendre la difficulté de leurs disciples à faire perdurer leurs enseignements ?

Une expérience et une rupture
entretenue par l’écriture

Ce qu’ont de romantiques ces éducateurs modèles, comme ceux qui leur ont succédé ou les ont précédés, c’est qu’ils se dressent seuls contre le cours des choses, forts d’une expérience singulière qu’ils ont faites plus ou moins par hasard, et dont ils vont tirer une véritable refondation du monde, mais d’un monde pensé exclusivement à travers la pratique de l’apprentissage individuel ou collectif. Rousseau par exemple a pris cette posture en cherchant à éduquer dans Émile l’homme en tant qu’être naturel, capable d’apprendre à supporter les accidents de la vie sociale. Le roman éducatif construit pas à pas un écart par rapport à la société, une oasis de vie naturelle, mais en même temps un modèle de ce qui est commun à l’espèce humaine. Un paradoxe qui fonde les expériences romantiques faites de solitude et d’exception d’un côté et d’une grande volonté de transmission de l’autre. Thoreau fut instituteur, avant de fonder une école privée puis de prôner la désobéissance civile et d’écrire Walden ou la vie dans les bois.

L’éducateur romantique se débrouille avec les conditions qui lui sont faites, et cherche à faire apprendre envers et contre tout. Il est mu par la foi dans la capacité d’apprendre quoi qu’il arrive et il module la situation pour que le désir d’apprendre trouve matière à s’exercer. Jacotot découvre qu’avec un livre, pas tout à fait quelconque, on peut apprendre le français quand on est néerlandais et il va en tirer toute une philosophie pratique développée à longueur de pages dans le Journal de l’émancipation intellectuelle, et dans ses autres ouvrages, ensemble de remarques destinées à maintenir la supériorité de la méthode Jacotot en l’aguerrissant contre toutes les critiques, et en l’adaptant à toutes les demandes pédagogiques. Jacotot se lance dans la rédaction d’une véritable encyclopédie de l’émancipation intellectuelle, pour justifier, vérifier, affirmer une position qui tient son autorité de l’expérience répétée.

L’école mutuelle promue initialement par des notables, est prise en main par des instituteurs passionnés, dispersés dans les écoles. Ce sont plutôt les adversaires qui se déchaînent dans toutes sortes de pamphlets qui permettent d’imaginer le désordre social apporté par une méthode où les élèves s’apprennent les uns aux autres, et où tous sont appelés à apprendre l’essentiel. Ces enfants sachant lire et écrire ne vont-ils pas grossir « la bureaucréation qui dévore la France », comme le dit l’un de ces textes. Inquiétude romantique de voir l’égalité virtuelle acquise par la révolution submerger les ordres toujours en place. Ce n’est qu’une fois la crise digérée, la méthode des Frères des écoles chrétiennes instituée comme seule méthode licite, qu’on va voir émerger une presse professionnelle plus idéologique que pratique, en tout cas respectueuse des choix méthodologiques officiels.

On retrouve l’attitude inventive pragmatique avec Célestin Freinet confronté à la difficulté de faire classe normalement parce qu’il a été gazé à la guerre 14-18. Il faut trouver une méthode qui n’oblige pas à crier : et il invente le texte libre. L’enfant qui le faisait crier le plus élevait des hannetons dans le mur de l’école. Il lui demande de venir répondre aux questions de ses camarades et fabrique au tableau un texte avec ses réponses. Le texte libre devient la matière à tous les exercices. L’enfant qui fait part de ses expériences change chaque jour. Les enfants cessent de chahuter. La classe est sortie des gonds de l’éducation nationale. Freinet consolide l’invention du texte libre par l’introduction de l’imprimerie à l’école. La classe peut avoir ses propres textes, qui ne sont plus ceux prescrits par Paris. Elle peut échanger ses textes avec d’autres classes. Freinet commence à communiquer ses découvertes, à fabriquer son propre matériel, et peu à peu crée un mouvement de ceux qui mettent en œuvre la coopération à l’école.

Rejoint par quelques disciples, le pédagogue poursuit son aventure solitaire, n’épargne pas ses critiques contre ce que Jacotot appelait la Vieille, l’enseignement traditionnel. Il voudrait que ses propositions soient appliquées par tous tout de suite, qu’elles deviennent la norme puisqu’elles sont bonnes, alors qu’elles sont bonnes parce qu’elles ont été produites par un mouvement. Le moment de l’invention est oublié ; le mouvement de production des justifications, des échanges, des hypothèses, par l’écriture continue se transforme en mouvement d’énoncé d’une nouvelle norme. C’est le moment de fonder l’Institut de formation, la fabrique de matériel pédagogique pour tous. Le succès relatif et la position marginale par rapport à l’éducation nationale transforment l’inventeur en entrepreneur et vendeur de matériel pédagogique, alors que son invention avait consisté à produire le matériel avec les élèves. La volonté de transmission conforme transforme l’entreprise en fabrique d’identité et production de semblables. Réifiée en matériel pédagogique et motions de congrès elle devient elle-même obstacle aux nouvelles ruptures qui relanceraient l’innovation.

Le problème du romantisme éducatif est celui de sa capacité à se renouveler sans cesse par la production graphique (écrits mais aussi cartes, dessins d’architecture), qui, en creusant un écart à la pratique, lui donne de nouveaux champs à explorer. Cet écart est produit par la tension entre le postulat révolutionnaire d’égalité entre tous à mettre en œuvre dans les dispositifs concrets et la rémanence des inégalités défendues par tous les processus sociaux existants. L’école est au centre de l’enjeu romantique : émancipation du peuple ou maintien en l’état, et sur le terrain l’inertie ne peut que produire une nouvelle sédimentation des relations sociales d’exclusion ou d’ignorance.

Mettre en œuvre l’égalité réelle

La pensée romantique tient pour acquise l’égalité entre tous les êtres humains, affirmée dans le moment révolutionnaire, que ce soit pour le regretter au nom du réalisme, de la défense de la culture ou au contraire le magnifier dans la notion de peuple, et les élans politiques nationalistes. L’école a été pensée comme le moyen de réaliser cette égalité, d’enseigner la langue des affaires politiques et commerciales, de donner des moyens de compréhension minimale des ordres donnés dans l’entreprise ou sur les marchés. Le citoyen doit savoir parler la langue nationale. Dans la période romantique c’est loin d’être acquis, et la distance sociale demeure entre le peuple et l’aristocratie de fait de la société. L’ambition de l’école de constituer un peuple uni semble difficilement réalisable, bien qu’elle soit affirmée dans toutes les lettres d’instituteurs à l’Empereur suscitées en 1860 par Victor Duruy pour faire exprimer « les besoins de l’école rurale du triple point de vue des locaux, des élèves et du maître ». La formation de l’unité peut d’ailleurs être visée à partir des différences comme l’affirment les instituteurs qui organisent des enseignements bilingues, patois-français, et qui s’appuient sur les élèves déjà acculturés pour entraîner leurs camarades. Aux petits arrangements apportés par les enseignants l’administration oppose l’obligation de respecter une norme unique, arme paradoxale de la perpétuation des inégalités.

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La force de toutes les positions pédagogiques innovantes c’est d’affirmer l’égalité non pas des compétences, mais des capacités. Une égalité à partir de laquelle on va pouvoir construire des chemins variés pour arriver à des compétences diverses. Amartya Sen a substitué récemment la notion de capabilité à celle de capacité pour essayer d’établir des équivalences et des comparaisons entre différents domaines de la vie quotidienne, et soutenir ainsi l’hypothèse de compensations possibles entre des domaines où on serait favorisé et d’autres défavorisé. Par exemple les pauvres qui ont peu de capital culturel et de capital économique, auraient du capital social, c’est-à-dire de la capacité à avoir beaucoup de relations non marchandes et pourraient donc se mettre en marche sur les échelles du progrès. Mais nos pédagogues expérimentateurs ne se lancent pas dans de tels calculs technocratiques. L’égalité des capacités est posée a priori et la méthode pédagogique choisie déduite. Elle marche et on remonte en amont dans la théorisation, la romantisation de la situation.

Jacotot fait confiance à l’ensemble des élèves néerlandais qui veulent apprendre le français : ils sont capables de le faire en utilisant Télémaque. Jacotot vérifie, et ne nous détaille pas si certains ont mieux appris que d’autres. Ils ont tous appris par cette méthode d’autoéducation dont le modèle a tellement séduit les jeunes des anciennes républiques socialistes de l’est européen, où l’université avait tendance à se limiter aux formations économiques. Célestin Freinet invite les enfants de sa classe à répondre aux questions de leurs camarades pour confectionner le texte libre de la classe : chaque enfant tour à tour peut développer son propre centre d’intérêt et être aidé par les questions des autres. Les progressions dans les autres matières sont réalisées comme chez Jacotot par des fichiers individuels. Il n’y a aucune mise en compétition des élèves les uns avec les autres, ils peuvent se conseiller réciproquement pour y arriver, et la seule évaluation est portée par soi-même.

Cette atmosphère idyllique donne aux élèves une telle confiance en eux qu’ils deviennent capables de se livrer à de nouvelles activités, de faire des enquêtes, d’échanger avec d’autres écoles. L’école devient une aventure et non plus le respect ennuyé d’un ordre.

Cet espace de l’égalité éducative a été porté à son paroxysme dans l’expérience de Fernand Deligny avec les enfants délinquants puis autistes. Janmari, attaché à son lit dans l’hôpital psychiatrique où il était auparavant, est devenu le témoin d’une aventure de recherche collective assez provocante par rapport aux croyances philosophiques et psychanalytiques en vigueur : y a-t-il de l’humain hors langage, et comment peut-on se tenir avec cet humain-là pour ne pas provoquer son angoisse et ses comportements si gênants pour les autres ? Comment constituer un milieu d’accueil, de présences adultes proches d’enfants autistes, qui permette un vivre ensemble, une relation d’échange avec le dehors, l’abandon complet des méthodes punitives et sécuritaires ? L’attention collective aux autres est ici organisée par un travail cartographique : les adultes dessinent le territoire collectif et les trajets des jeunes autistes, fonctionnels ou non fonctionnels, dérangeants ou non dérangeants. Et peu à peu émergent des trajectoires particulières des enfants, des « lignes d’erre ». La tentative se soutient d’une production continue de notes, de livres, de lettres et de cartes, publiées aux éditions de l’Arachnéen.

À chaque fois la tentative prend le milieu comme un projet de vivre ensemble, avec un égal respect, d’individus jetés là par leurs histoires diverses. Quoiqu’en dise Jacotot il ne s’agit pas d’un apprentissage individuel qui pourrait être contrôlé par un père de famille éclairé, « émancipé » c’est-à-dire acquis à la croyance dans l’égalité des intelligences. Il faut de plus un ou des éducateurs qui agissent cette croyance dans l’égalité des intelligences dans des dispositifs, aussi variés que nécessaires. Ces expériences éducatives sont à chaque fois menées par un héros qu’une expérience, des circonstances particulières a fait inventer un autre chemin, d’autres méthodes, et peut-être une autre but. Tout cela a été rapporté dans des écrits qui ont agrégé des disciples, mais l’initiative de ces derniers semble barrée.

La solitude de l’inventeur pédagogique

Pour ceux qui suivent le maître l’invention a quelque chose d’évident, comme est évident le principe d’égalité entre les intelligences, ou entre les humains, qui guide la nouvelle méthode. Cela va de soi, et bien qu’en situation très minoritaire, on ne voit pas pourquoi tout le monde ne se rallierait pas au nouveau credo. En même temps celui-ci est réduit à ses effets, voire repris dans un contexte traditionnel avec de tout autres finalités. C’est ainsi que le texte libre élaboré collectivement se transforme en texte individuel, que la liberté rend d’autant plus facile à réaliser que la culture familiale est proche de la culture scolaire ; un texte individuel évalué pour ses fautes d’orthographe et grammaire, pour son intérêt, toute chose qui en font un outil de classement imparable des capacités des élèves de singer la culture dominante.

Une fois le maître disparu les disciples se battent pour qu’on observe dans le détail ses recommandations, pour qu’un texte libre soit élaboré collectivement par exemple. Mais la bataille se focalise sur les manières de faire, non sur les lignes de pensée qui y ont abouti. La pensée qui se manifestait chez l’inventeur dans la multiplicité de notes, de livres, d’écrits de toute nature, comme autant de manières pour étendre sa réflexion à toutes les expériences possibles, a disparu. Les réflexions se font défensives, illustratrices, puis résignées ; l’invention disparaît progressivement au profit de La Vieille, comme dit Rancière-Jacotot, de la tradition.

Mais c’est précisément cette disparition plus ou moins progressive qui nous fait ranger l’invention pédagogique dans les postures romantiques : une percée, inspirée par le principe révolutionnaire d’égalité, capable d’une mise en œuvre dans un domaine déterminé, puis incapable de transformer l’essai et obligée d’assister à la perversion ou en tout cas à la perte de ses principes, obligée d’assister à sa propre défaite, tempérée de petits éléments de récupération, dont certains dans ce milieu marginalisé en voie de réintégration peuvent se satisfaire.

Une posture d’autant plus romantique qu’elle ne se développe que soutenue par une intense activité de romantisation de la situation, d’écriture et de transformation permanente de l’image du réel à l’aune de son désir. Comment faire du romantisme une vague capable de se renouveler en permanence ? Comment échapper au réalisme qui fait retomber le romantisme à plat ? Comment continuer l’invention au jour le jour ?