Mineure 29. Traduire Deleuze

Traduire celui qui veut écrire « dans une sorte de langue étrangère » : Langue-Deleuze

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Il s’agit d’étudier le lien entre le « pourquoi traduire » et le « comment traduire » Deleuze en faisant un détour par l’histoire proche de la pénétration de Deleuze dans la culture philosophique russe et de son incidence sur la pratique de la traduction philosophique aujourd’hui en Russie. Par un étrange contresens, Deleuze est diffusé pour démarxiciser la philosophie, pour débarrasser la pensée russe du fardeau du marxisme ou plutôt du pseudo-marxisme, comme une sorte d’introduction à la vie capitaliste. Parallèlement, la traduction de Deleuze est l’objet d’un conflit entre une tradition de la traduction qui rabat la langue deleuzienne sur la langue philosophique classique et des pratiques nouvelles qui défendent la singularité de la langue et du style.

The questions of « why » and « how to » translate Deleuze are examined by way of considerations concerning the recent penetration of Deleuze in Russian philosophical culture and the effect this has had on the manner in which one translates philosophy today in Russia. Under the sway of a strange misinterpretation, Deleuze’s thought has been diffused as a sort of introduction to Capitalist life, by which philosophy can be « de-marxised » and Russian thought freed from the burden of Marxism or, rather, pseudo-Marxism. At the same time, the translation of Deleuze has become a site of conflict between traditionalists who reduce Deleuze’s language to that of classical philosophy and proponents of new practices who defend the singularity of Deleuze’s language and style.