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De l’exploitation à l’exploit, par

Charismes du réel, par

L’oeuvre d’art à l’époque du marketing et du spectacleLe monde qui semble aujourd’hui s’imposer dans sa vérité est celui qui se donne, en même temps, avec un surplus de réalité (de proximité, de vie ordinaire, de banalité) et un surplus de fiction (de spectacle, de lueur médiatique, d’évasion onirique). Dans ce régime de vérité hybride, la réalité
est essentielle, car seule la proximité mimétique avec l’homme ordinaire donne à l’acte culturel toute sa force de séduction ; mais la réalité n’arrive à séduire que si – grâce à son exposition médiatique – elle se déréalise en quelque sorte, en se revêtant d’une certaine « aura ». Le problème est que ce charisme de la réalité, effet de la mise en spectacle industrielle de la réalité elle-même, se présente aujourd’hui comme une exigence propre tant à l’homme de la politique qu’à l’homme de la culture. Comme le montre l’exemple de l’Italie, la convergence obscure d’un populisme spécifiquement politique et d’un populisme plus généralement culturel rend le problème actuel du populisme d’autant plus profond et redoutable.

Charismas of the Real

The Work of Art in the Age of Marketing and Spectacle

Today’s world imposes itself with a surplus of reality (proximity, ordinary life, banality) and with a surplus of fiction (spectacle, mediatic light, dreamlike entertainment). In this regime of hybrid truth, reality is essential, since only the proximity with ordinary life provides cultural action with its force of seduction; but reality can please only when de-realized by its mediatic exposure and supplemented by a certain “aura”. This charisma
of reality imposes itself to political as well as cultural agents. The case of Italy shows the obscure convergence between a political and a cultural form of populism, making it all the more formidable.

“Nous ne paierons pas pour votre crise” Les luttes italiennes contre la réforme de l’éducation, par

Le système d’enseignement public italien a été depuis l’été 2008 l’objet d’une série de coupes budgétaires. C’est contre cette suite de réformes que des étudiants, des travailleurs de l’enseignement et des chercheurs se sont engagés dans diverses formes de contestation, de l’occupation des rues au blocage des universités. Au-delà des frontières italiennes, des appels à un nouveau type de welfare se sont fait entendre à travers toute l’Europe, étendant ainsi les revendications corporatistes traditionnelles au contexte global de la crise économique en révélant sa double nature. L’un de ces aspects réside dans la centralité de la production de savoirs, l’indistinction entre les statuts d’étudiant et de travailleurs émergeant comme effet symptomatique de la planification néolibérale. Contre ce processus au sein duquel la puissance des savoirs vivants se voit capturée par la dynamique capitaliste de hiérarchisation et de dette, les récentes luttes désignées sous le nom de Onda anomale ont imposé les fins d’un renouveau de la coopération sociale et une pensée réactualisée de l’autonomie du savoir, sous le slogan « Nous ne paierons pas pour votre crise ! ».

«We will not pay for your crisis»
The Italian public education system has been hit by several cuts in its funding since the summer of 2008. It’s against this trend of reforms that students, university workers and researchers engaged in various protests, occupying the streets and blocking universities. Beyond Italy’s boundaries, calls for a new form of welfare have spread throughout Europe, thus extending traditional corporatist demands to the global context of the economic crisis and revealing its double-sided nature. One of these aspects is the centrality of the production of knowledge, as the indistinctness between student and worker statuses emerges as a symptomatic side-effect of the neoliberal agenda. Against this process in which the power of living knowledge is captured by capitalist dynamics of hierarchy and debt, recent struggles under the designation of «Onda Anomale» have imposed the goal of a renewal of social cooperation and a rethinking of the autonomy of knowledge, under the motto « We won’t pay for your crisis! ».

Multitudes