Archives par mot-clé : italie

La démocratie contre la rente, par

Aujourd’hui, la démocratie ne se trouve plus seulement devant (et contre) la rente absolue, terrienne (foncière et immobilière) : elle doit surtout affronter la rente financière, le capital que l’argent mobilise de manière globale comme instrument fondamental de la governance des multitudes. La financiarisation est la forme actuelle du commandement capitaliste. Bien évidemment, celle-ci est encore liée à la rente, et elle en répète l’intentionnalité violente – tout comme elle reprend les ambiguïtés et les contradictions de n’importe quelle figure de l’exploitation capitaliste. Il serait donc stupide de penser que le capital financier ne représente pas en lui-même un moment antagoniste – car il comprend toujours en son sein cet élément nécessaire qu’est la force de travail, et qui est à la fois un producteur de capital et une menace pour celui-ci.

Today democracy is no longer faced with absolute, land-based rent (ground and real estate) ; it must above all confront financial rent, capital, which money mobilizes globally as a fundamental instrument in the control of the multitudes. « Financialization » is the present form of capitalist governance. Obviously, this is still tied to rent, and it repeats the latter’s violent intentionality – just as it takes over the ambiguities and contradictions of any figure of capitalist exploitation. It would thus be stupid to think that financial capital does not represent in itself an antagonistic moment, for it always includes within itself labor-force as a necessary elements, which is both a producer of capital and a threat to it.

L’exode habite au coin de la rue, par

Alors que la société du coin de la rue est plutôt masculine, les femmes cherchent des espaces communs : sorties d’école, permanences médicales, centre social, et aujourd’hui jardin. Sur ce besoin s’est greffée une pratique artistique et politique de construction d’espaces d’attente où respirer ensemble. Dans les grandes métropoles européennes se créent à l’initiative d’activistes-artistes des « vacuoles » (Cf. Félix Guattari), des lieux où les habitants des quartiers pauvres peuvent eux aussi associer leurs idées et inscrire leurs rêves, se rendre disponibles à l’événement. La construction collective en langues multiples, celle des immigrations locales, est charpentée par un travail d’analyse et de mise en commun, par l’édification lente d’un « plan de consistance » (Cf. Félix Guattari) translocal et transnational.

While the « street corner society » is mostly masculine, women seek out common spaces : school gates, around-the-clock / 24-hour surgeries / medical practices / centres, social centres, and nowdays the garden. There is an artistic and political practice, that has been grafted onto this need, for the construction of waiting spaces where it is possible to breath together. In the major European cities « vacuoles » (Cf. Félix Guattari) are being created on the initiative of artist-activists, places where the inhabitants of a deprived neighbourhood can pool their ideas and set down their dreams, making themselves available for the event. The collective construction of multiple languages, that of local migrations, is framed by a work of analysis and common effort, by the slow building up of a « plan of consistency » (Cf. Félix Guattari), translocal and transnational.

La géopolitique do-it-yourself, ou la carte du monde à l’envers, par

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