Tous les articles par Raphaël Larrère

Trois interrogations sur les activités d’élevage, par

Trois interrogations sur les activités d’élevage
Les activités d’élevage sont depuis des décennies fortement remises en cause pour leurs effets sur l’environnement et la concurrence qu’elles exercent sur l’accès à la terre, de grandes surfaces étant dans le monde dédiées à l’alimentation animale (maïs, soja). L’auteur montre les ambivalences des problématiques d’élevage en discutant trois questions. L’élevage représente-t-il un handicap pour nourrir le monde ? L’élevage contribue-t-il à l’érosion de la biodiversité ? L’élevage nuit-il à la santé ? En relativisant et contextualisant ces trois assertions, l’auteur désigne les méfaits de l’élevage industriel et plaide pour une démarche d’agro-écologie associant élevage et cultures. Mais il exprime ses craintes quant à la poursuite de la tendance actuelle.

Three Questions about Livestock Farming
For decades, livestock farming has been strongly questioned for its environmental impact and the competition it creates for access to land, with large areas of the world dedicated to animal feed (maize, soya). The author shows the ambivalence of livestock farming issues by discussing three questions. Is livestock farming an impediment to feeding the world? Does livestock farming contribute to the erosion of biodiversity? Does livestock farming damage health? By putting these three assertions into perspective and by contextualising them, the author points out the damaging effects of industrial livestock farming, and argues in favour of an agro-ecological approach combining livestock and crops. But he expresses his fears about the continuation of the current trend.

La nature férale
Milieux de l’entre-deux du sauvage et du domestique, par

La nature férale
Notre conception dualiste de la nature n’est ni universelle ni universalisable. Cependant, posant l’extériorité de ce qui est humain et de ce qui est naturel, ce dualisme s’est décliné en un certain nombre d’oppositions : nature/culture ; naturel/artificiel. On pourrait a priori considérer qu’il en est de même de l’opposition entre le sauvage et le domestique. Or, entre le sauvage et le domestique, il y a un entre-deux de milieux (ce que les Romains dénommaient le saltus), qu’il s’agisse des espaces pastoraux ou des peuplements forestiers qui ne sont plus exploités, ou encore, des friches industrielles et urbaines. C’est ce que l’on qualifie en France de « nature férale », résultat d’ensauvagements multiples. L’auteur plaide pour la libre évolution de ces milieux comme stratégie alternative de protection de la nature.

Feral Nature
Our dualistic conception of nature is neither universal nor universalizable. However, positing the exteriority of what is human and what is natural, this dualism has been declined in a certain number of oppositions: nature/culture; natural/artificial. One might a priori consider that the same is true of the opposition between the wild and the domestic. However, between the wild and the domestic, there is an in-between environment (what the Romans called the saltus), whether it be pastoral areas or forest stands that are no longer exploited, or even industrial and urban wastelands. This is what is known in France as “feral nature”, the result of multiple wilderings. The author argues for the free evolution of these environments as an alternative strategy for protecting nature.

Multitudes