À propos de
« Que le cheval vive en moi »

Le 22 février 2011, à la galerie Kapelica de Ljubljana, j’ai reçu une injection de sérum de sang de cheval contenant quarante familles d’immunoglobulines équines.

En général, cette phrase, suivie d’abord d’un silence incrédule, entraîne une pluie de questions, pas tant sur la réalité des faits que sur les conséquences d’une telle action. Après seulement viennent les demandes plus précises sur mes raisons, ou plutôt sur ma déraison, et sur les conditions scientifiques de l’expérience. Je vais tenter ici d’expliquer vraiment ce projet qui s’est avéré être pour moi une prise de conscience fondamentale, aussi bien de mes limites physiques, que du saisissement provoqué par la rencontre incarnée avec un autre type d’organisme que le mien.

Avant…

J’ai entamé des recherches sur la compatibilisation du sang animal pour un usage humain. Je savais déjà qu’un grand nombre d’animaux, en particulier des lapins, étaient saignés vivants par les laboratoires pour obtenir du plasma, aussi bien à des fins chirurgicales que vaccinales. Mais dans ce plasma soigneusement filtré ne restaient pas ou très peu d’éléments actifs. De fait, que pouvait-on conserver d’un sang animal en vue d’une injection vers l’homme afin de ressentir des effets, et lesquels exactement ? Je trouvais peu de scientifiques pour répondre à ces questions. Ce type de recherche avait commencé au début du XXe siècle, comme en témoigne le prix Nobel Emil von Behring, mais était tombée en désuétude avec les progrès de l’immunologie humaine, l’omniprésence des comités d’éthique, du principe de précaution, de l’interdiction d’expérimenter in vivo… Chaque fois que j’abordai le sujet de l’hybridation avec des scientifiques, c’était en prenant des pincettes, en parlant d’expériences parfaitement hypothétiques. Les « si » étaient partout. En soi, le simple fait d’aborder ces questions était déjà mythologique, porteurs d’images improbables, forcément artistique. Benoît[1] commençait à parler de ce projet comme d’un Lawrence Wiener, une œuvre dont l’évocation verbale suffirait à elle seule. Cependant, de mon côté, j’étais persuadée que seule l’expérience vécue avait un sens.

D’immunologue en immunologue, de conférences au Cancéropôle en témoignages de patients atteints de maladies auto-immunes, je finis par trouver des centres de recherche extra-européens, très discrets, qui n’avaient pas encore lâché l’hypothèse d’utiliser du sang animal dans une visée thérapeutique. Bien sûr je ne les abordai pas en tant qu’artiste… Je pris le biais de la recherche très avant-gardiste en neuropsychologie pour les convaincre de me laisser tester les effets du sang animal sur le système neuroendocrinien, car ils suivaient toutes sortes de pistes immunologiques sans nécessairement interroger l’aspect mental et émotionnel de l’expérience. Après quelques mois plongée dans ces recherches, de nombreuses questions restaient sans réponse : qu’est-ce qui différenciait les immunoglobulines animales de celles de l’homme ? Ou que se passerait-il si on utilisait simultanément toutes les familles d’immunoglobulines dans une seule injection ? Le centre avec lequel j’étais en contact me proposait un panel d’animaux avec lesquels il travaillait : vache, cochon, mouton, cheval. Certainement, la grande stature du cheval me le rendait plus étranger, il correspondait aussi à un fantasme mythologique d’hybridation. Je revoyais le Sanghyang Djaran balinais où l’homme-cheval danse pieds nus sur la braise, me rappelais l’épopée des peuples de Sibérie où les chevaux racontent leur généalogie aux hommes dans leur langue[2], et, forcément, les centaures de la mythologie grecque, créatures sauvages plus animales qu’humaines[3]. Et puis, les chevaux, je n’en étais pas familière, j’en avais même plutôt peur. Personne ne pouvait soupçonner qu’il y avait dans ce choix quoi que ce soit d’une « empathie convergente » pour reprendre le terme d’Aldo Léopold[4], qui aurait modifié les termes de l’expérience. Un séjour d’étude au Biopole de l’université de Poitiers nous permit d’en savoir plus. La cytomètrie en flux montrait que la plupart des cellules sanguines de cheval étaient un tiers plus grosses que les cellules humaines. Cela n’indiquait pas quel chemin elles parcourraient dans un corps humain, ni avec quelles conséquences. Quand on fit se rencontrer in vitro du sang humain et du sang de cheval, on n’obtint sous microscope qu’une guerre cellulaire à laquelle ne survécut aucun des deux camps. Mais il s’agissait là d’expériences où l’on avait conservé l’intégralité des éléments sanguins.

La recherche sur le sang animal nécessite d’emblée d’éliminer les éléments mortels pour l’homme, les éléments lourds comme les érythrocytes (globules rouges), leucocytes, macrophages, etc. Reste le plasma qui contient entre autres des hormones, des lipides, de nombreuses protéines. Je me soumis d’abord à des tests avec des immunoglobulines basiques en quantités quasi homéopathiques. Puis, tout allant bien, je décidai de mener l’expérience à son terme. On m’injecta donc chaque semaine pendant trois mois des immunoglobulines de différentes familles, afin de m’administrer une quarantaine de familles ensemble le jour de la performance à Ljubljana. Le principe étant que, pour éviter un choc anaphylactique, le corps devait déjà avoir produit une première réaction contre une immunoglobuline étrangère. Le jour où je recevrais toutes les familles ensemble, le corps en éliminerait une partie grâce aux anticorps qu’il aurait produits auparavant, tout en permettant à un maximum d’immunoglobulines de rejoindre les organes pour lesquels elles sont ciblées afin d’engendrer les réactions de stimulation attendues. Cette expérience comporte un grand nombre d’inconnues. Quelle quantité peut-on injecter sans atteindre un choc anaphylactique ? Quelle variété d’immunoglobulines animales peut s’avérer dangereuse pour mon système immunitaire ? Toutes ? Quels risques existe-t-il de provoquer des maladies auto-immunes en leurrant ce système complexe ? C’est ce grand nombre d’inconnues qui empêchent définitivement des laboratoires de créer de tels protocoles.

Pour ce qui est de comprendre quelle influence pouvaient avoir des immunoglobulines neuroendocrines animales sur un psychisme humain, le laboratoire me suivait, concernant l’idée de m’injecter une dose massive de plusieurs familles simultanément, il lui était impossible de prendre un tel risque, je pris donc entièrement seule cette initiative. Cela semble toujours fou à imaginer de l’extérieur. De mon point de vue, chercher à comprendre son corps biologiquement est légitime. Chacun prend des risques dans sa vie pour des raisons différentes, en conduisant, en faisant du cheval, en sautant à l’élastique, en mangeant trop, en buvant… J’en prends en cherchant à comprendre la réactivité de ce corps, les limites de son adaptation, et surtout à quel point son état physiologique modifie son état mental. Plus j’avance dans mes recherches, plus je suis convaincue que nous utilisons notre cerveau de façon très standard, et que d’autres options existent.

Il y a aussi ce désir chronique de fraterniser avec l’animal dont parle Dominique Lestel dans Les amis de mes amis. « L’extraordinaire curiosité que certains humains ont toujours exprimée à l’égard du monde vivant en général et des animaux en particulier[5] » qui, chez moi, se cantonne le plus souvent à l’observation respectueuse, mais qui peut me pousser parfois à transgresser la barrière des espèces. Il me serait bien difficile de savoir quelle en est l’origine tant ce désir fut précoce. Les mythes de l’enfance, autant que les mythes familiaux[6], ou ceux que j’ai pénétré ultérieurement en tant qu’anthropologue[7], ne font pas de distinction entre les mondes animaux et les mondes humains. Philippe Jacquin souligne à quel point cela est fréquent chez les peuples confrontés à une omniprésence de la nature. Ainsi, chez les Indiens d’Amérique du Nord, les guerriers sont censés pouvoir se marier avec des femelles animales qui leur enseigneraient « amour et tolérance »[8]. Les figures de femmes hybrides tutélaires y sont fréquentes, telle la grand-mère-araignée des Navajos qui leur apprit le tissage, où la mère-bison des Sioux. Cela semble loin de notre culture d’origine judéo-chrétienne, pourtant même la figure du Christ sacrifié s’y trouve associée au poisson et à l’agneau.

Dans Psychanalyse païenne[9], Tobie Nathan questionne notre capacité à additionner des identités culturelles, il parle de son maître Georges Devereux, né en Transylvanie, enseignant en France, enterré chez les Indiens Mohave de Californie parmi lesquels il vécut. Il parle aussi de lui-même, enfant séfarade exilé d’Égypte devenu universitaire français. Et, ce faisant, il évoque la question du double. Double vie, double discours. De ce double provient souvent le dysfonctionnement au sein des représentations internes (psychologiques) des structures externes (culturelles) qui se sont multipliées, dysfonctionnement qui va conduire le patient exilé chez l’ethnopsychiatre. Que se passera-t-il quand ce double de plus que je vais m’infliger sera, de surcroît, animal ? J’ai l’intime conviction que seule l’expérience corporelle peut permettre d’intégrer cette notion sans entraîner de dissociation mentale. Tout comme l’expérience de la plante psychotrope ingérée dans les sociétés chamaniques permet d’intégrer son totem, son double tutélaire[10].

Pendant…

Le 22 février, jour de la performance, je me prépare donc à recevoir cette injection. C’est sans doute la pire période de l’année pour faire cette expérience. Mon corps est affaibli par l’hiver, mais il n’est pas question de remettre à plus tard un dispositif si contraignant. L’injection est prévue au tout début de la performance d’une heure trente. La présence du public m’empêche de réfléchir, il faut performer. Je suis assise sur un lit d’hôpital, Benoît remplit une seringue avec le contenu de trois ampoules de sérum qu’il vient m’injecter dans le bras droit. Je m’allonge. Dans un angle de la pièce, les secouristes se sont levés, prêts à agir si je signale un malaise. Le public, une soixantaine de silencieux, est tendu. Nous leur avons donné à suivre le film de mon corps nu couché, où les schémas des immunologues de l’université de Poitiers dessinent le trajet simplifié des cellules de sang de cheval dans mon organisme. Je sens une chaleur monter en moi. J’évacue l’émotion dans l’observation des détails techniques de la performance. J’aimerais sentir des effets manifestes du cheval en moi, mais seule la fièvre s’impose. Je m’assieds, une dizaine de minutes se sont écoulées. Le cheval qui performe avec moi est entré dans la salle, et je dois aller à sa rencontre. Pendant dix jours, Sabine, une amie éthologue[11] nous a familiarisés l’un à l’autre. La tâche n’était pas facile. Si le cheval était disponible, c’est qu’il ne travaillait pas du fait d’un caractère difficile. Jamais je ne suis montée dessus, ce qu’il comprenait mal. « Que me veut cette femme qui marche à côté de moi ? », semblait-il penser à chaque rencontre. Établir le contact fut long et improbable. Je tendais la main, il partait. Là encore, je tends la main, il part, je m’agenouille, il revient. J’aimerais qu’il sente déjà en moi quelque chose de familier, d’autre que nos dix jours d’accoutumance. Mais moi-même je ne sens encore que la fièvre qui monte et descend, la sueur qui me refroidit. Benoît m’enfile les bottes-échasses de cheval. Viny s’approche, respire les bottes, je suis à sa hauteur. Il ne me connaît pas à cette hauteur, mais ne semble pas s’en étonner. C’est plus familier que de marcher en bas à ses côtés. Il me laisse poser ma main en coupe sur son œil fermé. C’est la première fois que j’y arrive si facilement, d’habitude il a horreur de ça. La surprise de ma nouvelle hauteur acquise facilite nos relations. Nous faisons deux tours de piste ma main posée sur son dos. Mes échasses emboîtent son pas. Ensemble[12], j’apprends à me mouvoir sur ces prothèses. Puis, j’en descends et me rassieds sur le lit. Un artiste-infirmier qui m’assiste s’approche de moi pour une prise de sang. Vingt minutes se sont écoulées depuis l’injection, c’est le moment où la présence des cellules équines est la plus évidente biologiquement dans mon corps. Il tire 15 tubes de sang de centaure que Benoît récupère aussitôt pour entamer une lyophilisation qui le conservera longtemps. Je me suis rallongée, ça tourne, la courbe sinusoïdale de ma température continue à provoquer des chaud-froid désagréables. Benoît jette un œil inquiet alternativement sur moi et sur le lyophilisateur. Difficilement, je le rejoins pour voir le résultat. Dans les flacons qui ne sont pas encore traités, le sang s’est figé en minces cylindres rouges. Une coagulation-éclair qui révèle l’importance du processus inflammatoire dont je ne perçois les effets que par la fièvre.

La performance est terminée, le médecin secouriste vient prendre ma tension, il m’interroge au milieu des curieux. Me laisse son numéro de téléphone. La soirée s’éternise dans les rues glacées, de café en café. Je suis fébrile, je sais que je ne dormirai pas ou peu, c’est un effet que j’ai déjà observé avec les immunoglobulines endocrines. Il faut une heure allongée pour trouver la paix, on dort un cycle, puis on se réveille, ultra-nervosité, pour se rendormir deux heures plus tard pour un deuxième cycle. En tout, une nuit chevaline ne semble contenir que quatre heures de sommeil. L’effet ne s’estompera que huit jours plus tard. Pendant cette longue semaine, ma vie est très perturbée. Je ne dors plus qu’épisodiquement, j’ai tout le temps faim, mais je ne digère rien, je me sens puissante, et pourtant une tape sur l’épaule me terrorise. Le moindre bruit m’effraie, j’ai peur de tout, mais une peur sans conscience, une peur instinctive, non existentielle. Une simple peur, pas une angoisse. Une peur ridicule, nerveuse. De celles qui vous font bondir avant de comprendre pourquoi. La situation me fait rire. Un primate puissant n’a pas peur. La puissance et la peur conjointes ne sont pas primates. Ça, c’est un effet chevalin à coup sûr. Nous sommes rentrés à la maison, ma conscience du temps est différente de celles des autres, je me lève la nuit toutes les deux heures, je vais manger, bien que mes intestins semblent s’être arrêtés de fonctionner. Je me sens forte, mais rien ne tourne convenablement. Pas de règles attendues. Les enfants me regardent bizarrement, je leur semble égarée, je réponds trop vite [à] tout le monde, je suis trop rapide, ailleurs. J’entends des bruits insoupçonnés. Il me faut marcher sans arrêt. J’ai du mal à prendre des notes, j’enregistre des impressions sur mon téléphone la nuit en tournant dans mon bureau. J’ai refusé de recevoir des patients cette semaine. J’ai donné un cours sans doute incohérent à l’université. Le regard des étudiants trahissait une certaine incompréhension, je riais ouvertement. Je n’en avais absolument rien à faire. J’ai peur des mouvements, pas des pensées. Je ne peux pas prendre le métro, il y a trop de gens. Je conduis avec émotivité, je ne peux faire que des trajets routiniers. Benoît m’observe comme un entomologiste.

Après…

Puis un soir, huit jours plus tard, l’impression est venue d’avoir passé une semaine à courir, à ne pas dormir, à manger du pain… Ce soir, je me suis endormie dix-huit heures pour me réveiller abattue. La réaction devait être finie. Le contraste entre l’hystérie qui précédait et l’abattement était violent. Et abattue, je le restai un bon mois, au terme duquel j’ai rencontré Miranda Grounds, professeure de biologie de l’université de Western Australia. Elle me regarda avec étonnement, et me parla d’un ami biologiste qui avait tenté de s’inoculer des immunoglobulines porcines quand il était jeune chercheur. Il avait fait un choc anaphylactique brutal et était resté dans le coma une bonne semaine. Elle semblait agréablement surprise que j’ai tenu le coup, je lui expliquai la mithridatisation, le traitement anti-inflammatoire (à peine suffisant), l’alimentation hyper basique, l’absence d’alcool depuis des mois, la respiration yogique, la marche afghane… Bref, l’entraînement que j’avais mis en œuvre, et que je poursuivais, pour cette expérience qui était véritablement une performance. Curieuse, une fois de plus, d’entendre la version scientifique des choses, je lui demandai si mes impressions étaient bel et bien équines, ou le fruit de l’activité d’un système inflammatoire ? D’après elle, les deux devaient participer à l’expérience. Mais elle m’assura, tout comme le professeur Jean-Claude Lecron, que les immunoglobulines sont des protéines extrêmement spécifiques, spécifiques du point de vue des récepteurs qu’elles doivent toucher, mais aussi spécifiquement créées par chaque organisme. Une immunoglobuline équine entraîne donc bien une réponse spécifiquement chevaline, d’une certaine manière disproportionnée dans un organisme humain. Possiblement, mes appétits, mon extrême nervosité, mon sommeil par à-coups, ma peur et ma toute-puissance étaient des ressentis spécifiquement chevalins. J’en retirai une impression de respect particulier pour un organisme qui avait su survivre en développant conjointement sa puissance et sa peur. La peur devenait à mes yeux, non plus le processus fatal dont il faut absolument guérir le patient, mais pratiquement un processus d’évolution par lequel il est nécessaire de passer pour entériner une bonne compréhension du monde, un processus thérapeutique.

Ce qui est aujourd’hui certain pour moi, c’est que ma conscience sensible s’est élargie grâce à une modification de la perception produite par un animal que je ne suis pas. Je me suis encore complexifiée d’une personnalité supplémentaire, chevaline, aggravant sans doute une tendance naturelle à endosser des personnalités multiples. Mais comme le suggère Alfred North Whitehead, ce ne sont pas les personnalités multiples qui posent problème, mais plutôt la compréhension de ce qu’il appelle le « contrôle central », grâce auquel elles continuent de posséder la conscience d’une expérience unifiée[13]. « Contrôle central » qui est chez l’artiste en grande partie lié à la conscience corporelle. Une incorporation du sens. Et, possiblement, cette compréhension s’est étendue ici par l’expérience de l’altérité. L’Autre, l’animal, n’est plus à travers cette expérience l’incarnation d’une angoisse sans objet, l’inconnu effrayant. L’élément qui s’oppose à l’homme dans une dialectique pouvant conduire à sa fin, comme en parle l’historien Lucian Boia dans La fin du monde[14] : «L’Autre : l’homme déshumanisé […], Le chien, le rat, la salamandre, il n’importe. L’Autre représente la fin de notre monde, de notre civilisation. » Non, ici, l’Autre est l’outil maïeutique qui va révéler la spécificité de sa conscience incarnée à l’artiste. L’Autre est, dans l’expérience Que le cheval vivant moi, l’Hybris, la démesure, sans laquelle Dikê, la justice des hommes ne saurait exister. L’Autre prend dans l’acte artistique la valeur de la figure qui manquerait à la conscience humaine pour envisager son devenir.