Tératopolitique : récits, histoire, (en)-jeux, par Del Lucchese Filippo et Bove Laurent
Le monstre (monstrum), dans son acception la plus générale, est ce qui suscite l’étonnement, un étonnement qui est provoqué par un phénomène qui se donne à nous comme irrégulier et exceptionnel. C’est d’abord en ce sens que le monstre pose non seulement un problème philosophique parmi d’autres mais sans doute aussi le problème philosophique par … Continuer la lecture de Tératopolitique : récits, histoire, (en)-jeux →
De quelques objets trouvés non réclamés à la consigne, par Yann Moulier Boutang
Éloge intempestif de Mai 68 Mai 68[1]. Enfin un chiffre rond. Quarantième anniversaire. Le spectre de la jeunesse enfin conjuré dans un pays de plus en plus vieux. L’art d’être grand-père fait florès, même si l’on n’a pas le talent de Victor Hugo, pour raconter ce qu’était Mai 68. À quarante ans de distance, on … Continuer la lecture de De quelques objets trouvés non réclamés à la consigne →
Multitudes : Spring, par
Claire Pentecost. Quand l’art c’est la vie. Artistes-chercheurs et biotech In the year 2000 the artist Eduardo Kac made TV news by declaring he had ordered the « creation » of a genetically modified bunny. In 2004 the artist Steve Kurtz was detained by the FBI on the suspiscion of bioterrorism, because of the laboratory … Continuer la lecture de Multitudes : Spring →
Le Travail de l’image, par Rancière Jacques
Représenter, c’est être à la place d’autre chose, c’est donc mentir à la vérité de la chose. Esther Shalev-Gerz réfute doublement ce présupposé : d’un côté, la chose même n’est jamais là : il n’y a que de la représentation : des mots portés par des corps, des images qui nous présentent non pas ce … Continuer la lecture de Le Travail de l’image →
Petit Traité de savoir-bruire, par Pierrepont Alexandre
« Jes’Grew : ce Quelque Chose qui a permis à Charlie Parker d’escalader les gammes pour atteindre un Everest. Vole, plonge, glisse, s’élève, puis c’est la divine vitesse ; c’est la voix par-delà la voix d’Otis Redding, c’est Jes’Grew qui se glisse du saxophone ténor de John Coltrane et qui inspire Herman le Noir lorsqu’il … Continuer la lecture de Petit Traité de savoir-bruire →
La Critique institutionnelle, le pouvoir constituant et le long souffle de la pratique instituante, par Raunig Gerald
Le concept de la pratique instituante devrait permettre d’explorer de nouvelles voies de la critique institutionnelle. Cette démarche s’appuie d’une part sur le lien qui existe entre les réflexions de Félix Guattari contre la structuralisation et la fermeture de (dans) l’institution, et les thèses de l’anarchiste individualiste Max Stirner, auteur en 1844 de L’Unique et … Continuer la lecture de La Critique institutionnelle, le pouvoir constituant et le long souffle de la pratique instituante →
La Performance spéculative Art et économie financière, par Holmes Brian
Quel est l’imaginaire de la finance ? Comment s’est-il autonomisé de la fonctionnalité sociale pour devenir l’institution dominante du capitalisme contemporain ? Cet article examine deux performances. La première est celle de l’artiste australien Michael Goldberg : installé dans une galerie de Sydney pendant trois semaines, il spécule artistiquement sur des produits dérivés de News … Continuer la lecture de La Performance spéculative Art et économie financière →
Noo-politique spinoziste ? (Recension de deux livres récents sur Spinoza, de Lorenzo Vinciguerra et de Pascal Sévérac), par Citton Yves
Maurizio Lazzarato proposait dans son dernier ouvrage d’appeler noo-politiques « les nouvelles relations de pouvoir qui prennent comme objet la mémoire et son conatus (l’attention) ». La noo-politique (telle qu’elle s’exerce aujourd’hui à travers « les réseaux hertziens, audiovisuels, télématiques, la constitution de l’opinion publique, de la perception et de l’intelligence collective ») opère « … Continuer la lecture de Noo-politique spinoziste ? (Recension de deux livres récents sur Spinoza, de Lorenzo Vinciguerra et de Pascal Sévérac) →
Des babils et de la langue chez les parias des cités, par Hatzfeld Marc
Dans et contre un français reconnu comme langue unique et obligatoire sous peine de sanctions, les échappées prolifèrent dans les cités, sous les formes les plus variées (« fautes », « vulgarité », vannes, joutes, slam). C’est une chance : une langue trop réglée interdit le malentendu et l’étrangeté, elle appauvrit les relations. La question … Continuer la lecture de Des babils et de la langue chez les parias des cités →
Quelles sont les conditions nécessaires pour l’émergence de multiples récits du monde ? Penser le revenu garanti à travers l’histoire des luttes des femmes et de la théorie féministe, par Corsani Antonella
Dans une perspective critique du discours sur le revenu garanti, je dessine ici les traces d’un parcours me conduisant à en percevoir quelques limites. Le revenu garanti comme problème. Comme objet à questionner. En même temps, en traversant les frontières des disciplines, et notamment dans un au-delà de l’économie politique et de sa critique, je … Continuer la lecture de Quelles sont les conditions nécessaires pour l’émergence de multiples récits du monde ? Penser le revenu garanti à travers l’histoire des luttes des femmes et de la théorie féministe →
Agir Urbain, par Querrien Anne, Petcou Constantin et Petrescu Doina
La critique de la vie quotidienne n’appelle pas nécessairement un combat conscient et organisé contre les structures qui la conditionnent. Elle n’est pas toujours militante. Elle démarre mezzo voce dans la vie de tous les jours, elle se loge dans les solidarités spontanées du quotidien urbain. Elle ronronne, reste invisible si elle ne fait pas … Continuer la lecture de Agir Urbain →
Nouvelles droites, gauches vieillissantes, et (malgré tout) un peu d’optimisme de la raison, par Yves Citton et Revel Judith
Rien n’est plus difficile que de se trouver face à la sempiternelle question du « Que faire ? » Cet en-tête est une tentative à quatre mains — pas toujours d’accord entre elles, et reliées à encore bien davantage de têtes souvent dissonantes — pour raisonner à voix haute, au sortir de six mois de … Continuer la lecture de Nouvelles droites, gauches vieillissantes, et (malgré tout) un peu d’optimisme de la raison →
Les Implications des altérités épistémiques dans la redéfinition du capitalisme global: transmodernité, pensée-frontalière et colonialité globale, par Grosfoguel Ramon
Malgré la décolonisation formelle, une colonialité globale perdure sous des formes multiples et imbriquées : les dominations fondées sur le genre, la race, les pratiques sexuelles, la langue, la spiritualité, etc. La décolonisation du monde appelle une politique nouvelle, qui, au-delà des affirmations identitaires (cultural studies) et des relations de travail (marxisme), donne toute leur … Continuer la lecture de Les Implications des altérités épistémiques dans la redéfinition du capitalisme global: transmodernité, pensée-frontalière et colonialité globale →
Robert Bresson In memoriam, par Derousseau Olivier
Mouvement d’humeur et d’adieu quelques mois avant un hommage cannois présidé par Luc Besson, il aura suffit d’un r de moins et d’une Jeanne de trop tant pis pour ceux qui n’y voient rien. J’entends encore pour les avoir lues ces idées reçues dans l’annonce faite à ma disparition, mots d’ordres amoureux incomplets et paresseux, … Continuer la lecture de Robert Bresson In memoriam →
Les familles qui viennent, par APGL (Association des Parents Gays et Lesbiennes)
Propos recueillis par Violaine Delteil et Frédérique PasquierALICE – Autour de quelles urgences, de quels désirs, s’est constituée l’APGL ? Comment a-t-elle évolué depuis sa création ? ÉRIC DUBREUIL – L’APGL a été créée en 1986 par Philippe Frette. À l’origine, c’était une association composée majoritairement de garçons même si le projet était de rassembler … Continuer la lecture de Les familles qui viennent →
Une histoire-mouvement, par Aspe Bernard
Sur Yann Moulier Boutang, De l’esclavage au salariat. Économie historique du salariat bridé, Paris, PUF et Actuel Marx, 1998. Ce livre a pour contenu la liberté obstinée, que les formes multiples de contrainte n’ont jamais réussi à effacer. Il se présente comme une synthèse de ce qu’a pu amener de plus riche l’analyse des systèmes-mondes, … Continuer la lecture de Une histoire-mouvement →
Petites natures mortes au travail, par Pagès Yves
Ces brefs récits, déjà parus sous forme d’éditoriaux dans le quotidien Il Manifesto, feront l’objet d’une publication en recueil, aux éditions Verticales, fin 1999. Ils seront associés à d’autres textes courts du philosophe italien Paolo Virno. Un Le vendredi 5 juin 1998, neuf paparazzi ont passé la journée au Palais de Justice de Paris, Inculpés … Continuer la lecture de Petites natures mortes au travail →
Le partage du sensible, par Rancière Jacques
Entretien avec Jacques Rancière ALICE – Dans La Mésentente, vous cherchez à définir la politique au plus loin de la tradition philosophique. Vous mettez notamment au jour ce que vous appelez la « part des sans-part », qui met en crise la classique répartition des places et des fonctions dans une communauté. C’est ce qui … Continuer la lecture de Le partage du sensible →
Politique du savoir, politique des faits, par Stengers Isabelle
Entretien réalisé par Bernard Aspe, Muriel Combes, Josep Raffanell I OraALICE – On voit émerger des luttes sociales qui passent, dans leur processus de constitution interne, par la construction de savoirs à la fois à partir, contre et en alternative aux savoirs légitimés par les institutions. La puissance de ces nouvelles pratiques politiques semble aussi … Continuer la lecture de Politique du savoir, politique des faits →
Les petites natures mortes au travail, par Pagès Yves
Un À ce qu’il paraît, le carnet d’adresses est une espèce de répertoire en voie de disparition. Déjà , au Japon, les décideurs de tout acabit ne s’échangent plus que des cartes de visite qu’ils logent ensuite dans d’épais dépliants plastifiés où chacun peut mettre en transparence l’étendue de son entregent. Plus l’accordéon des raisons sociales … Continuer la lecture de Les petites natures mortes au travail →
L’Art du décalage, par Augé Marc
Comment réintroduire de la distance dans l’art contemporain ? Comment s’extirper, ne serait-ce qu’un instant, de la représentation, de la consommation, de la technologie qui nous environne ? How might distance be reintroduced into contemporary art ? How might we extract ourselves, even for a moment, from the representation, consumption and technology that surround us … Continuer la lecture de L’Art du décalage →

