Les analystes ou les médias ont souvent noté qu’il n’existe pas de printemps palestinien. Pourtant, des mouvements palestiniens tentent d’affirmer la voix de la démocratie directe et d’une autre politique. Pour la première fois dans les Territoires palestiniens, au cours du printemps et de l’automne 2011, des jeunes contestataires ont marché sur les frontières (de Jérusalem, du Golan et de Gaza), sont entrés en contact avec la jeunesse protestataire et démocrate de Gaza. Plus récemment (en février 2012) de jeunes activistes sont parvenus à perturber l’autorité militaire israélienne en exigeant la fin des détentions arbitraires des prisonniers palestiniens. Pour la première fois, dans le sillage du printemps égyptien et tunisien, de nouveaux modes d’action, entre art, activisme et critique politique, sont apparus et cherchent à configurer un nouvel espace de la politique.
Ignorés ou craints par l’appareil du Fatah (quand ils ne sont pas réprimés par le Hamas à Gaza), pris en compte par l’appareil militaire israélien, ces micromouvements de protestation puisent leurs références dans l’exemple égyptien et tunisien et le rôle qu’y ont joué les réseaux sociaux pour tenter de peser sur la vie politique et sociale palestinienne. M15 est le nom générique d’un mouvement de protestation né le 15 mars 2011, composé de collectifs activistes issus de la jeunesse palestinienne : en particulier Sawt Al manara, Al Herak Al Shababi Mustakel (Mouvement de la Jeunesse Indépendante), Gaza Youth Break Out (GYBO), Hitan. Ces collectifs fragiles, évanescents ou éparpillés souhaitent diversifier et élargir les langages critiques et militants. Ils se tournent vers la fabrication d’un espace de débat, inexistant dans le contexte palestinien.
De la critique d’un mode de domination complexe
L’une des caractéristiques des mouvements de révolte est d’altérer les schémas de la résistance collective palestinienne organisée par tout un tissu social durant des années d’Intifada plus ou moins violente (1967-2000). Du graphiste Hafez Omar (Tulkarem, nord des Territoires), personnage central dans l’art militant, aux rappeurs de gaza (comme Darg Team) et aux militants de Ramallah, tous ces jeunes acteurs explorent de nouvelles voies de la rhétorique résistante (contre l’occupation). Ils demandent que la démocratie réelle fasse partie de la conquête de l’indépendance nationale.
Qui sont les membres de ces collectifs comme GYBO ou Al Herak AL Shababi Mustakel, ou Hitan ? Il s’agit de jeunes graphistes, musiciens, artistes, avocats, juristes ou universitaires qui renouvellent les répertoires de la contestation et du patriotisme en produisant de nouvelles formes d’expression politiques particulièrement apprêtées pour l’espace public. Ces jeunes activistes indépendants, sans affiliation à un parti politique, ont exploré l’écart entre une réalité sociale et les impasses politiques et géopolitiques du pays. Ils mesurent la fois l’épuisement politique de la lutte armée violente de leurs aînés et les limites de la paix diplomatique et de l’agency internationale qui dictent les conduites actuelles. Ce n’est pas un hasard si les jeunes femmes et les jeunes Gazaoui, tout comme des citadins réfugiés, sont membres des mouvements. Les uns et les autres se démarquent des institutions politiques qui gouvernent les Territoires Palestiniens et quelques fois d’une société trop paternaliste et vertueuse, réglée par les institutions familiales, patriotiques.
« La protestation dans l’indépendance ». L’ensemble des micro-contestations porte sur la fin de l’occupation et du droit d’exception (qui se traduit par exemple par des détentions arbitraires) mais se déplace vers la critique interne des Institutions palestiniennes, jugées peu pluralistes et trop reliées au capitalisme ou aux forces internationales. Ils critiquent la trop forte dépendance nationale aux institutions internationales ayant abouti au fractionnement du pays, à l’isolement de la bande de Gaza, avec les inégalités croissantes maquillées par une croissance artificielle.
Il ne sera pas utile ici de décrire longuement le contexte palestinien : l’absence de souveraineté nationale dans les Territoires Palestiniens, le séparatisme avec Israël depuis la seconde Intifada qui a suivi la période d’autonomie (1993-2005), le fractionnement des Territoires et l’isolement de la bande de Gaza gouvernée de façon autonome par le Hamas (depuis 2006). Le gouvernement mis en place sous la présidence d’Abu Mazen et dirigé par Salem Fayyad depuis 2007 combine subtilement patriotisme et libéralisme, avec le pari d’assurer l’indépendance nationale à partir de la reprise d’une économie intérieure et d’une dynamique palestinienne. La paix économique nommée « Intifada blanche » par le Premier Ministre Fayyad est destinée à accompagner le dégonflement de la violence (la fin de la résistance armée). Elle se traduit par le boycott des biens marchands et des emplois israéliens, la généralisation du crédit aux particuliers, le développement de l’auto-entreprenariat, l’encouragement à l’autonomie individuelle. L’image de la Cisjordanie qui en résulte est celle d’une bulle économique à l’intérieur de ces archipels, isolés et d’une paix économique plus ou moins artificielle. De même, les forces intellectuelles et critiques sont absorbées au sein d’un appareil technico-gouvernemental providentiel créateur d’emplois et appelé « Palestine Business », mais qui accentue les écarts sociaux.
L’action protestataire des groupuscules prend appui sur la dénonciation de cette réalité sociale et de la domination complexe. Celle-ci n’est pas seulement façonnée par la souveraineté autoritaire israélienne, l’exercice d’un droit contraignant pour les libertés premières (dans la circulation, la résidence, le travail, les droits civiques). La construction d’un projet national palestinien est également conditionnée par la main invisible du marché ou des institutions internationales renvoyant à la paix libérale que dénoncent les nouveaux collectifs. C’est donc un double regard qui est posé sur la réalité sociale : la réaffirmation de la lutte palestinienne mais également le refus d’une libéralisation de la société plus ou moins conditionnée par l’aide internationale. Dans le même temps, les groupuscules expriment le besoin d’un « pluralisme » sociologique basé sur l’expression de toutes les subjectivités au sein d’une sphère publique aujourd’hui inexistante en dehors des partis politiques.
Ainsi des collectifs comme la Jeunesse Indépendante, un réseau comme celui de l’Electronic Intifada dénoncent les paradoxes d’une gouvernance internationale relayée par les ministères, basée sur les normes marchandes, l’empowerment des citoyens dans la bonne gouvernance devenu le véritable mode de gouvernement de la nation. La critique institutionnelle et radicale de l’agency internationale est une résistance au discours intérieur porté par les élites ou le parti majoritaire du Fatah. Le mouvement signifie le besoin de renouvellement de la vie en société, de mise à plat du projet institutionnel qui ne soit pas laissé à la main du Fatah et du Hamas ou des forces internationales.
Ce dépassement des normes collectives se retrouve dans la révolution arabe où les participants ont souhaité se défaire du « nous » familial, voire religieux, sans ignorer la place de certaines règles, comme celle de la solidarité. « Système dégage ». De l’avis des militants, l’émancipation des peuples égyptiens et tunisiens a constitué un tournant politique, qui doit concerner également l’impasse palestinienne. Elle est une adresse aux politiques pour que l’État ait un contenu : la justice sociale, le processus de réconciliation nationale entre les partis dominants du Fatah (Cisjordanie) et du Hamas (Gaza) qui puisse garantir aux jeunes de Gaza la liberté d’aller et de venir. Comme le déclare l’un des fondateurs à Gaza de GYBO, « nous vivons une triple occupation ; par Israël, par le Hamas, par l’UNRWA (l’office de l’ONU créé pour les réfugiés Palestiniens) ».
Le corps des prisonniers : aesthésis et soulèvement
Contester la réalité consiste à faire surgir des évènements, ceux-ci étant exprimés dans des actions critiques ou de révolte en dehors de l’institution, et dans des formes sociales et esthétiques inédites. Le registre expressif et la publicisation d’épreuves existentielles comme celle de l’emprisonnement (au sens juridique) ou de l’enfermement (spatial) élargit considérablement le spectre de la critique. Désindividualisé, porté en public, ce type d’humiliation détient un potentiel descriptif et argumentatif, susceptible de changer la réalité et de basculer dans une cause collective.
L’un des mouvements actuels concerne la vague de protestations contre les détentions arbitraires de citoyens palestiniens par l’armée israélienne. Alors que le droit d’exception israélien (par les mesures de sécurité préventive, les incursions ciblées et le contrôle des mouvements) est censé contraindre ou éteindre toute forme de protestation contre « l’occupation », l’ontologie du pouvoir revient autrement : par un vaste mouvement pour la libération des prisonniers palestiniens en Israël, mouvement sans véritable origine. Le soulèvement par l’estomac est le nom donné à l’actuel mouvement de grèves de la faim de 1600 prisonniers palestiniens (sur 4700) en Israël détenus pour des raisons sécuritaires, sans que des motifs juridiques ou une menace ne justifient cet enfermement. Le régime de détention arbitraire a déclenché un mouvement externe aux prisons, notamment à partir du cas d’Adnan Adner, jeune père de famille emprisonné sans véritable motif depuis huit mois. Le cas d’Adnan et l’injustice dont il est victime a suscité un vaste mouvement d’indignation et de compassion mondialisée, éprouvée à distance.
C’est le courant artistique et activiste palestinien avec des artivistes comme Hafez Omar et son site Hitan (déjà actif durant le printemps égyptien) qui a fait du cas des prisonniers un sujet de mobilisation collective. Un simple logo dessiné par le graphiste Omar évoquant de façon minimale le visage et le vêtement d’un prisonnier bâillonné entravé est devenu le « paraître » de l’ontologie du pouvoir. « Nous sommes tous des prisonniers palestiniens ». Être corporel, sujet vivant, le détenu Adner est devenu un corps mondial, un être virtuel et un sujet politique collectif.
Être un prisonnier est être un corps exposé sur les réseaux, façonné par eux, décliné à l’infini par des utilisateurs. Le visage anonyme (et non plus auto-référenciel) d’un prisonnier, les yeux et la bouche entravés par un bandeau a été redessiné, réapproprié par un ensemble de ressources (y compris la chaîne de télévision Al Jazzera, des membres de l’Autorité Palestinienne). L’art militant comme celui d’Hafez Omar à propos des prisonniers a été à l’origine d’un travail collectif de réappropriation et de diffusion (comme le dit lui-même Omar), mais également de très nombreuses micro-occupations, flashmobs palestiniens, de Ramallah à Gaza, se greffant à leur tour sur d’autres réseaux, se répandant dans l’opinion publique et dans l’espace public.
Le « soulèvement des estomacs », cet autre printemps arabe, tient précisément à cette force du visage et du corps humilié à qui l’on impose la force : c’est la manifestation à la fois de la vulnérabilité et de la résilience face aux épreuves existentielles. C’est, selon Omar, la force collective des affiches qui est devenue une possibilité de formulation politique de contestation en faveur de la libération des détenus et plus certainement en faveur de la dignité (al karama).
La protestation du 6 février pour demander la libération des prisonniers a eu lieu dans la rue palestinienne, depuis les réseaux sociaux, et a permis un accord avec l’armée israélienne après que les cas de détention ont été examinés par la Cour de Justice, ce qui a permis la libération d’Adner et d’autres prisonniers.
Selon le graphiste Omar, l’image a ouvert une brèche phénoménologique dans l’invocation et la représentation d’un conflit pour donner lieu à un réseau d’affects connectés. Le soulèvement palestinien se cristallise désormais et laisse des traces à travers les réseaux. Plus réflexif que le soulèvement des estomacs, le mouvement Herak Al Shababi Mustakel procède du même renouvellement de la discussion ou de la contestation. Mouvement de critique interne, les jeunes activistes refusent le soutien financier qui leur a été proposé par des agences d’aide internationale, de même qu’ils refusent d’être en négociation avec ces institutions. Leurs répertoires d’action intériorisent largement les luttes passées mais composent de nouvelles figures de la révolte, à partir des capacités culturelles offertes par les réseaux sociaux combinées aux occupations physiques. Il s’agit de dessiner un réseau d’acteurs à partir d’activités cognitives à portée critique. Là encore, l’autoconstitution d’une parole libre et collective s’effectue nettement à partir du réseau, des blogs, des flashmobs et autres affiches qui induisent une intelligence collective à partir de l’utilisation de compétences culturelles adaptées à la situation.
Marcher sur les frontières, laisser des traces
Les réseaux sociaux participent réellement de l’action commune, d’autant qu’ils sont parties prenantes d’un espace public qui se forme dans la restriction et l’enfermement. Les soulèvements palestiniens ont cette particularité de surgir dans des territoires clôturés. La dimension exploratoire des réseaux revêt donc, plus qu’ailleurs, une dimension critique et cognitive, voire émotionnelle.
Il va de soi que les fortes contraintes physiques dans les Territoires et en particulier à Gaza comme l’impossibilité de circuler en dehors des sous-régions, de se rendre à Gaza pour les habitants des Territoires et réciproquement – conditionnent l’invention d’un nouveau territoire de la communication qui peut être réalisé par les réseaux sociaux. Cet usage de la communication n’est pas récent en Palestine, où les outils informatiques ont été domestiqués depuis des décennies et entrent dans les pratiques ordinaires du maintien des formes vitales de l’existence. Mais désormais le réseau met en avant de nouveaux usages de la contestation. Celles-ci consistent à mettre en relation des parties physiques et des subjectivités au sein d’une nouvelle topographie politique, où l’interrelationnel n’est pas nécessairement physique. Le réseau (notamment par Facebook) garantit à la fois le contact et évite le risque de violence physique. Une articulation originale s’effectue entre la construction de la critique et l’appui sur une large gamme d’excitations exploratoires par le réseau. Les ressorts de l’indignation et de la curiosité, comme ce fut le cas pour le soulèvement des estomacs, permet de créer des lieux de mobilisation politique et de prise de conscience critique, dans un environnement peu accessible physiquement, mais affichable et tracable sur les réseaux sociaux.
Ceux-ci permettent d’actualiser les appels à l’action (comme les occupations) en prenant appui sur des données extérieures : les ressources mobilisées dans les mouvements égyptiens, tunisiens, voire occidentaux, la créativité dans les manifestes visuels et écrits, l’hybridation des langages arabe et anglais, ou encore l’interdiction des slogans des partis politiques. Mais ils permettent de restituer l’atmosphère du moment que la plupart des manifestants ne sont pas en mesure de saisir physiquement.
Depuis le printemps arabe, différents micro-mouvements et mobilisations rythment donc l’espace-temps palestinien. Des rassemblements réguliers à Gaza, Bethléem et Ramallah expérimentent dans des formes encore hésitantes la révolte. Puisant dans les répertoires d’action égyptiens, des espaces publics ont été occupés : comme la place de la Mangeoire à Bethléem, l’avenue centrale de Gaza et la place des lions à Ramallah.
Les évènements les plus spectaculaires ont eu lieu le 29 mars et le 15 septembre 2011. À la suite d’un appel annonçant sur le mode ludique et ironique l’ouverture des frontières (d’Égypte notamment), plus de 5000 militants ont marché sur les frontières, convergé vers des points symptomatiques du territoire israélo-palestinien : le check-point d’Eretz à Gaza, celui de Jérusalem, la frontière du sud du Golan, la frontière israélo-égyptienne, et ont porté cette marche au plan de sa visibilité en public. Il s’agissait, sur la base d’une vraie-fausse performance de constituer une communauté de militants (de Jérusalem, de Cisjordanie, de Gaza voire du Sud-Liban), de dessiner en pointillé sur un sol contesté des points de rassemblement, puis de laisser sur les réseaux sociaux des traces de cette marche.
L’occupation des frontières a une puissance de configuration. Il va de soi que la frontière possède des qualités phénoménologiques : révéler l’enfermement, percevoir autrui de l’autre côté. Mais le rassemblement induit également des dispositifs de coordination, puisqu’il s’agit de braver l’interdit, de marcher en direction de l’autre et de re-symboliser une certaine unité nationale, de Gaza à Jenin. On comprend dès lors que ces rassemblements aient été ressentis comme une expérience spatiale et perceptive collective unique. La marche sur les frontières israélo-arabes était soutenue par certains activistes israéliens du bloc pour la paix. Tolérées par le Fatah, les manifestations furent réprimées par le Hamas et dispersées par les forces militaires israéliennes.
Ces micro-rassemblements ou soulèvements peuvent être considérés comme un domaine entier de l’action politique. La marche sur les frontières, le soulèvement des estomacs ont ouvert la voie à des formes d’occupation jusqu’ici inédites : un campement à Bethléem, à Gaza, l’occupation régulière des administrations palestiniennes à Ramallah. L’Intifada électronique marque ici une rupture avec des répertoires politiques comme la violence de la seconde Intifada ou les grèves générales routinisées (contre l’occupation ou l’Autorité Palestinienne) et un renouveau des engagements comme de la critique politique.
Sur la sortie de l’état d’exception
Un parallèle avec la scène israélienne actuelle s’impose. De l’autre côté de la frontière de 1948, en Israël, à Tel-Aviv, Jérusalem et Haifa, des mouvements de contestation et d’occupation de l’espace public ont vu le jour au cours de l’été 2011. Ils sont réellement démocratiques, polyphoniques, pullulants. Le mouvement des tentes de Rothschild de l’été 2011, élargi à celui de la justice sociale (par le biais de l’Assemblée du peuple), apparaît comme une tentative de se réapproprier une parole politique confisquée par la classe politique israélienne et étouffée par le conflit israélien qui « occupe » les esprits et étouffe l’espace commun de la politique.
Quel regard est porté par les groupuscules sur le mouvement israélien pour la justice (J.14) ? Pour les membres de Al Herak Al Shababi Mustakel ou de GBYO, la pré-révolution israélienne, sous le couvert de l’anti-libéralisme, demeure une révolte sioniste, indifférente aux problèmes palestiniens. On doit prendre en compte ce qui sépare les mouvements israéliens et palestiniens : la liberté d’un côté et l’enfermement de l’autre, la lutte contre l’injustice sociale d’un côté, contre l’occupation de l’autre. Il n’est pas possible d’imaginer un territoire commun entre ces mouvements israéliens et palestiniens – si loin, si proches – par lesquels les citoyens se rapprocheraient. Toute la question sera de savoir si, de chaque côté de la frontière, les révoltes seront en mesure de s’enraciner et de modifier les paramètres de l’environnement : en particulier la justice sociale, la définition de l’État-nation israélien qui efface aujourd’hui des pans entiers de la citoyenneté sociale en Israël, le même État-nation qui « occupe » symboliquement les esprits palestiniens. Mais l’artivisme et les autres expressions de la critique en public apparaissent comme l’une des voies pour dépasser le seul vocable de l’exception, pour interroger toute une économie politique de la guerre, de la menace et pour ouvrir invisiblement la possibilité d’une commensurabilité des activités et des êtres sur un espace israélo-palestinien.