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La plèbe, la multitude et la rente, par

La plèbe, la multitude
et la rente
Le retour de la catégorie de plèbe, qu’on croyait liée à l’empire romain ou aux luttes populaires de l’époque de la Renaissance, tient à la difficulté de catégoriser en termes marxistes, liés à la production, des alliances transversales entre groupes émergents et exclus. La plèbe qui cherche à accaparer les surplus ressemble à la multitude décrite par Toni Negri et Michael Hardt comme surgissant dans les villes pour profiter de la rente urbaine. Ce que décrivent Corten et ses amis n’est-il pas la classe antagoniste du capitalisme cognitif en constitution ? L’image du devenir-plèbe de la multitude, et de la régression vers le capitalisme agro-industriel, programmée avec le Mondial de foot et les Jeux Olympiques, semble très écornée.

Plebeian Politics, Multitude and Rent
The return of the notion of “plebs”, which was mostly used to refer to the Roman Empire or to popular uprisings in the Renaissance, is probably due to the fact that it is very difficult to explain in Marxist terms (based on relations of production) the new transversal alliances between emergent and excluded social groups. In its effort to capture various forms of rent, the plebs is somewhat similar to Hardt and Negri’s multitude jumping out of the cities in order to capture the urban rent. What is described by Corten and his friends as the plebs may be the antagonist class to cognitive capitalism. The image of a becoming-plebs of the multitude, and of a regression towards agro-industrial capitalism, as programed by the World Football Tournament and the Olympic Games, deserves a debate.

Le face-à-face citadins/nature, par

Séduction et dépendance marchande
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Émotions privées, émotions publiques
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L’article examine le privilège accordé par les principales analyses sociologiques des émotions aux émotions et sentiments « collectifs », ou rattachables à des règles sociales de cadrage ou d’interprétation des situations. Il soutient que la pertinence sociologique des émotions réside aussi dans l’identification et la compréhension de ces émotions et sentiments dits « particuliers », « individuels », « personnels », « privés », en décalage avec « la situation ». Les travaux sur les émotions issus de perspectives féministes reconsidèrent ces qualifications – « particulières », « personnelles » – comme un produit de relations sociales, i.e. de domination. Une analyse des émotions, à partir d’une position subordonnée ou dominée, emprunte d’autres chemins dégageant une dimension politique des émotions. Une vision restrictive de la moralité et une vision extensive et conformiste du social font obstacle à un compte rendu sociologiquement acceptable de la moralité des émotions.

Emotions, public and private
Mainstream sociological analysis deals mainly with collective emotions. In this perspective, “individual”, “personal”, “partial” or “private” emotions are devoided of social significance. This paper argues that such a conception misses the sociological relevance of these phenomena. Differentiating emotions along the collective/individual line, seeing the former as socially meaningful and the latter as “particular”, “private”, or “personal” can also be understood as a product of power relationships. An alternative –feminist and gendered– analysis of emotions could be developped, shedding light on a political dimension of emotional phenomena, and the complex morality of emotions.

Les plis du capitalisme cognitif
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multitudes