Sur” L’anatomie politique, catégorisation et idéologie du sexe” de Nicole- Claude Mathieu, par Berger Denis
A la lecture de ce livre, on éprouve de la gêne. Ce sentiment ne naît pas du contenu de l’ouvrage. Bien au contraire, c’est le silence observé à propos d’un travail d’une telle qualité qui suscite le malaise. Inspirée par une critique féministe radicale – elle-même fortifiée par le combat des mouvements de femmes – … Continuer la lecture de Sur” L’anatomie politique, catégorisation et idéologie du sexe” de Nicole- Claude Mathieu →
Nécessité de la psychanalyse, par Dhavernas Marie-Josèphe
La référence à la psychanalyse a un statut assez curieux dans le féminisme français ; à vrai dire, cette bizarrerie est à l’image de l’anomalie qui frappe la psychanalyse en tant que discipline, pas simplement dans les milieux féministes. En effet, tout se passe comme si elle n’était pas une discipline comme les autres. On … Continuer la lecture de Nécessité de la psychanalyse →
Questions de différence, par Planté Christine
Pour décrire les positions en présence dans les différents travaux concernant la place des femmes et les rapports sociaux entre les sexes, on a l’habitude de recourir aux termes, supposés antinomiques, d’égalité et de différence, ou encore on parle d’un féminisme égalitaire et d’un féminisme identitaire[[Cet usage est si général qu’il est difficile d’en fournir … Continuer la lecture de Questions de différence →
Introduction, par Riot-Sarcey Michèle
En ces temps de crise des idéologies, le féminisme peut-il renouveler son potentiel critique ? Où plutôt, la réflexion théorique de type féministe peut-elle aider à dépasser les apories idéologiques par l’introduction d’idées façonnées dans la longue histoire des individus assujettis ? Depuis quelques années déjà , les approches se sont diversifiées, la différence des sexes … Continuer la lecture de Introduction →
Cultural studies et politiques de la discipline : talk dirty to me!, par Bourcier Marie-Hélène
Ce texte doit être considéré comme un document de travail. “Qu’est ce qui se passe lorsqu’une démarche universitaire et théorique essaye de s’engager dans des pédagogies qui incluent l’engagement actif des individus et des groupes et essaye de faire la différence dans le lieu institutionnel où elle est située? (…) Cela requiert d’assumer que la … Continuer la lecture de Cultural studies et politiques de la discipline : talk dirty to me! →
Le fait social total, par Veauvy Christiane
En refermant cet ouvrage[[Bruno Karsenti, Marcel Mauss. Le fait social total, Presses Universitaires de France, Collection “Philosophies”, 1994, 128 p., le sociologue se demande si le caractère fondateur de l’Essai sur le don n’a pas été éclipsé par sa célébrité en sociologie et en anthropologie. B. Karsenti propose une lecture philosophique de l’Essai [[«L’Essai sur … Continuer la lecture de Le fait social total →
Le nom commun, par Ansaldi Saverio
Libre de la metafora y del mito Labra un arduo cristal : et infinito Mapa de Aquel que es Todas sus estrellas. (J. L. Borges) I “Si deux personnes s’accordent entre elles et unissent leurs forces, elles auront plus de pouvoir ensemble et conséquemment un droit supérieur sur la nature que chacune des deux n’en … Continuer la lecture de Le nom commun →
Hypothèses : sur les origines de la hiérarchie, par Berger Denis
L’heure, en cette fin de siècle, est aux bilans. Le nôtre, celui du mouvement révolutionnaire, au sens large du terme, est accablant. Non qu’on ne puisse déceler des “résultats” et des “progrès” lorsque l’on jette un regard rétrospectif sur près de deux cents ans d’histoire : de grands moments de lutte ont modifié le rapport … Continuer la lecture de Hypothèses : sur les origines de la hiérarchie →
Déassujettissement : quelques réflexions sur la domination, par Riot-Sarcey Michèle
Tout d’abord un constat, sous forme d’évidence dont, il est nécessaire de rappeler l’efficacité : notre société, toutes les sociétés sont organisées, je devrais dire enserrées dans des réseaux de domination où les dominés, hommes et femmes, doivent se soumettre aux structures sociales qui président à leurs actes et déterminent, en partie, leur mode de … Continuer la lecture de Déassujettissement : quelques réflexions sur la domination →
Actualité de Spinoza, par Ansaldi Saverio
I. ” Dans l’histoire de la pratique collective, il y a des moments où l’être dépasse le devenir. L’actualité de Spinoza consiste avant tout en ceci : l’être ne veut pas s’assujettir à un devenir qui ne détient pas la vérité ” (A. Negri, Spinoza subversif. Variations (in) actuelles, Paris, Kimé, 1994, p.9). Placée au … Continuer la lecture de Actualité de Spinoza →
La ville-territoire, par Melemis Steven
Texte publié dans le Journal de l’Archipel des Revues (novembre 2003)Les mots que nous employons pour nommer les faits urbains arrivent parfois à la limite de leur capacité de correspondance vis-à -vis des situations observées. En effet, souvent, ce que le langage permet de capter et de nommer, ce sont des choses qui ont existé et … Continuer la lecture de La ville-territoire →
Un bruit assourdissant, par Lazzarato Maurizio
“La rapidité du développement des techniques contribue à effacer les frontières entre activité et formation. ” ————– Dans l’analyse de ce mois de luttes, une des choses qui m’ont le plus frappé a été le décalage entre la richesse des sujets, des comportements, des formes de lutte, des implications politiques et la pauvreté des discours, … Continuer la lecture de Un bruit assourdissant →
Temps et individuation technique, psychique, et collective dans l’oeuvre de Simondon, par Stiegler Bernard
L’œuvre de Gilbert Simondon est encore largement sous-estimée. Bien que Gilles Deleuze cite L’individu et sa genèse physico-biologique où sont exposés les principaux philosophèmes simondoniens, la majorité des lecteurs ne connaît que Du mode d’existence des objets techniques. Dès lors, on retient de Simondon sa génétique des objets techniques, sans apercevoir la portée extrême des … Continuer la lecture de Temps et individuation technique, psychique, et collective dans l’oeuvre de Simondon →
Passer à l’action? Remarques sur la psychologie des sociologues, par Clot Yves
On n’y échappe pas : les sciences humaines, et tout particulièrement la sociologie, sont le théâtre d’une forte relance des « théories de l’action ». Cette relance s’alimente au regain d’intérêt de beaucoup de chercheurs pour la dimension philosophique du problème. Sous l’effet du reflux de la figure marxiste de l’action historique, la confrontation des … Continuer la lecture de Passer à l’action? Remarques sur la psychologie des sociologues →
Capitalisme cognitif et fin de l’économie politique, par Negri Toni
Sur “Sommes-nous sortis du capitalisme industriel ? “, édité par Carlo Vercellone Cet ouvrage rénove l’analyse traditionnelle concernant les mutations du capitalisme, fondée sur l’hypothèse du rôle structurant des mutations de la division du travail. Sur la base de l’actualisation de cette hypothèse, le questionnement porte sur l’éventualité d’un « crépuscule » du capitalisme industriel. … Continuer la lecture de Capitalisme cognitif et fin de l’économie politique →
La sociologie des sciences est-elle de gauche?, par Latour Bruno
La sociologie des sciences a-t-elle une politique ? Elle serait mal venue de le dénier. Après avoir étudié en détail les diverses politiques de la chimie, de la physique, de la cosmologie, de la bactériologie, sans parler de l’histoire, de l’économie ou de l’anthropologie, comment pourrait-elle prétendre qu’elle seule échappe à la définition d’une politique … Continuer la lecture de La sociologie des sciences est-elle de gauche? →
À propos de la “Misère du monde” : Politique de la sociologie, par Maler Henri
« La sociologie ne vaudrait pas une heure de peine si elle devait être un savoir d’expert réservé aux experts » P. Bourdieu, Questions de Sociologie, p. 7. ———- Les Règles de l’Art et La Misère du Monde sont l’occasion, dans leur « post-scriptum » respectif, d’une « prise de position normative »[[Les Règles de … Continuer la lecture de À propos de la “Misère du monde” : Politique de la sociologie →
L’organisation sociale de l’expérience, par Quéré Louis
« Je voudrais encore renoncer à un droit. Ce livre traite de l’organisation de l’expérience – ce qu’un acteur individuel peut abriter dans son esprit – et non de l’organisation de la société. Mon intention n’est nullement d’aborder les objets centraux de la sociologie, à savoir l’organisation sociale et la structure sociale. Ces problèmes ont … Continuer la lecture de L’organisation sociale de l’expérience →
Composition de lieu et d’imagination “Ignace de Loyola ” de PA Fabre, par Ansaldi Saverio
Lorsque le pouvoir de l’imagination dessine la constitution même d’une pratique, capable d’impliquer, dans sa dynamique représentative, la mise en jeu de l’âme et du corps du sujet qui en fait l’expérience, il s’ouvre alors un espace donnant la possibilité de créer une véritable anthropologie fondamentale. C’est la détermination de cet espace de connaissance radicale … Continuer la lecture de Composition de lieu et d’imagination “Ignace de Loyola ” de PA Fabre →
La fin et l’histoire: Nietzsche et Lefebvre, par Lantz Pierre
Henri Lefebvre a sans doute été le plus grand diffuseur de la pensée de Marx en France ; en même temps il s’est toujours considéré comme profondément marqué par Nietzsche qu’il a lu dès le lycée et sur lequel il n’a cessé d’écrire[[Cf. Rémi Hess, Henri Lefebvre et l’aventure du siècle, Paris, A.M. Métailié, 1988, … Continuer la lecture de La fin et l’histoire: Nietzsche et Lefebvre →
La République de la Multitude, par Neyrat Frédéric
Pour en finir avec le concept d’une immanence sans dehorsL’économie, la politique et l’ontologie sont entrées en conjonction ; situation d’immanence que décrivent les auteurs d’Empire. Nous interrogerons ce texte à partir de deux hypothèses : 1°) l’immanence est la libération d’une infinité de dehors ; 2°) le désir de la multitude inclut un contre-désir … Continuer la lecture de La République de la Multitude →
Au fil des nouveautés critiques, par Vakaloulis Michel
ACTUEL MARX, n° 17, Théorie de la régulation, théorie des conventions, PUF, Paris, 1995, 224p. Un riche dossier avec la participation de Robert Boyer, Alain Lipietz, Paul Boccara, Renato di Ruzza, Bruno Théret, Jacques Sapir, Suzanne de Brunhoff, Michel Vakaloulis, Olivier Favereau et Jacques Bidet. AMIN Samir (avec une collaboration de Joseph VANSY), L’ethnie à … Continuer la lecture de Au fil des nouveautés critiques →
Identité et différence selon Etienne Balibar, par Badelon Françoise
La publication par Étienne Balibar d’une nouvelle traduction du chapitre 27 du Livre II de l’Essai concernant l’entendement humain de Locke fut et demeure un événement philosophique[[John Locke, Identité et différence. L’ invention de la conscience. Présenté, traduit et commenté par Étienne Balibar. Seuil, Paris, 1998.. Il nous semble cependant que la valeur incontestable de … Continuer la lecture de Identité et différence selon Etienne Balibar →
Scolies de Michel Foucault : de la trangression littéraire à la pratique politique, par Revel Judith
“L’Éthiqueest un livre simultané écrit deux fois : une fois dans le flot continu des définitions, propositions, démonstrations et corollaires, qui développent les grands thèmes spéculatifs avec toutes les rigueurs de la tête ; une autre fois dans la chaîne brisée des scolies, ligne volcanique, discontinue, deuxième version sous la première, qui exprime toutes les … Continuer la lecture de Scolies de Michel Foucault : de la trangression littéraire à la pratique politique →
Heidegger, ses mots, son langage, selon H Meschonnic, par Courtois Jean-Patrice
Il s’agit, jusque dans la philosophie, de savoir (et de savoir comment savoir) ce qu’on fait des mots. Henri Meschonnic, Le langage Heidegger, PUF, 1990, p. 21. Le langage Heidegger est un livre situé. Au sens de la phrase liminaire de Max Jacob – “Tout ce qui existe est situé” – dans sa Préface de … Continuer la lecture de Heidegger, ses mots, son langage, selon H Meschonnic →
Philosophie de l'”Aufklärung” et tradition : une introduction à NLuhman, par Pizzi Gian-Carlo
L’auto-réflexion constitue moins un problème d’Histoire de la philosophie (ou d’Histoire de l’histoire de la philosophie) qu’un problème théorique fondamental qui implique un jugement sur le sens même du parcours historique de la civilisation occidentale, jusqu’au déploiement de la nouvelle dimension de l’histoire mondiale. Ce jugement est, en son essence, un jugement politique. Dans Holzwege … Continuer la lecture de Philosophie de l’”Aufklärung” et tradition : une introduction à NLuhman →
Les angles morts, par Marange Valérie
La question de la violence est l’horizon de la dégradation de la politique en police, qui touche aujourd’hui au plus intime, pour faire pièce à un péril symbolique qui concernerait langage lui-même. Mais si ce langage de la culture court bien un risque, aujourd’hui, c’est celui de la vacuité, que semble avouer le mot d’ordre … Continuer la lecture de Les angles morts →
Une question d’eugénisme en Allemagne, par Giesen Klaus-Gert
Article publié dans L’observatoire de la génétique, octobre 2002 http://www.ircm.qc.ca/bioethique/obsgenetique/cadrages/cadr2002/c_no7_02/ci_no7_02_1.html Le philosophe allemand Peter Sloterdijk prône la sélection génétique pour améliorer l’espèce humaine. Une position vivement critiquée par le philosophe Jürgen Habermas qui l’associe à tort au nazisme. Retour sur une controverse mal engagée[[Klaus-Gerd Giesen est Professeur de sciences politiques à l’université Leipzig, Allemagne. . … Continuer la lecture de Une question d’eugénisme en Allemagne →
Une philosophie politique de la différence anthropologique, par Balibar Etienne
Entretien avec Bruno KarsentiB.K. : Dans le premier numéro de la revue Multitudes, nous avions formulé le projet de placer l’approche de la politique sur un tout autre terrain que celui de la philosophie politique telle qu’elle est pratiquée dans ses tendances dominantes. L’intention était surtout de lui conférer le caractère radical qu’elle ne pouvait … Continuer la lecture de Une philosophie politique de la différence anthropologique →
Vauvenargues ou le séditieux (), par Bove Laurent
Connaître par sentiment et force productive du singulierVersion longue de art28, rub12, rub28 On ne comprend pas Vauvenargues si on ne le lit pas du point de vue de la sympathie qu’il appelle et de la révolte qui le porte. Parlons de lui « affirmativement »[[G. I p.103 ; DLE p. 145. L’ édition critique … Continuer la lecture de Vauvenargues ou le séditieux () →