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Réduction des risques et transformation sociale, par

Une interview de Patrick BeauveriePatrick Beauverie, membre avec Anne Coppel de l’équipe de la clinique Libertés à Bagneux, retrace l’histoire de la Réduction des risques au travers de son expérience de Médecins du Monde et ouvre des perspectives : il constate l’importance de la prise en considération des mutations sociales dans l’émergence d’une pratique à risque chez les personnes les plus vulnérables, compte tenu de leur trajectoire et de leur place dans la société. En résumé pour lui et les équipes de Médecins du Monde, il s’agit de témoigner et de respecter l’identité des personnes et afficher les valeurs de l’association, malgré un environnement politique hostile. Résister, faire preuve de pédagogie et remettre au centre du débat le sujet plus que l’objet, c’est-à-dire l’homme plus que la drogue.

Reduction of Risks. Health and humanitarian Contribution to the social change

Patrick Beauverie, member, with Anne Coppel, of the team’s clinic Liberté in Bagneux, tells the history of Reduction of Risks through the experience of Medecins du Monde and gives perspectives: he notes the importance of taking in consideration the social transformations in the emergence of a risky practice among the people most vulnerable, in relasionship with their trajectories and their place in the society. In summary, for him and Médecins du Monde, he wants to testify and respect the identity of people and support
the values of the association, in a hostile political environment.

Les droits de propriété intellectuelle sur “la nature”, par

La Convention internationale sur la biodiversité (1992) a institué des droits de propriété privée sur la nature sauvage pour la protéger. Les accords fondant l’OMC (1994) demandent le respect des brevets sur les composants génétiques des plantes et des animaux. Ces composants génétiques sont analysés d’abord dans les pays anciennement colonisateurs détenteurs d’échantillons alors que l’usage quotidien des mêmes plantes ou animaux n’est pas reconnue comme une connaissance génétique. Les nouveaux droits de propriété intellectuelle sont sources de conflits et de négociations entre entreprises et « indigènes ». La proposition d’instituer un patrimoine génétique commun global qui serait servi par chacun localement cherche à contrecarrer la privatisation de la nature en faisant tomber ses éléments dans le domaine public. Mais il faudrait surtout que chacun apprenne qu’il est partie intégrante de la nature et cesse de vouloir en avoir la maîtrise.

The intellectual property rights on “nature”

The Convention on Biodiversity (1992) instituted property rights on nature in order to protect it. The agreement promoted by the WTO about Intellectual Property (1994) called for the enforcement of patents on genetic components in plants and animals. Such components are isolated in the ex-colonising countries on the basis of samples, while the daily use of these plants and animals in the ex-colonized countries has no legal status. The new rights in intellectual property generate conflicts and negotiations between corporations and indigenous communities. The proposal for instituting global genetic Commons, under the stewardship of local communities, resists against the privatization of nature, but the first step would consist in learning to see ourselves as parts of nature, rather than as its masters.

La terre en Nouvelle-Calédonie : pollution, appartenance et propriété intellectuelle, par

L’appartenance à un groupe autorise à en utiliser les biens communs et oblige à contribuer à les renouveler. En Kanaky des étrangers peuvent être incorporés à la communauté locale à condition de jouer le jeu de la gestion collective. L’hostilité aux compagnies minières n’est pas a priori mais elles ne comprennent pas que le rapport à la terre qui les intéresse concerne tous les groupes parlés dans le mythe de cette terre, ni que l’exploitation n’est possible qu’à condition de ne pas laisser de traces. La patrimonialisation du territoire par l’ONU ne restaure pas les autochtones dans leurs droits et réactive les conflits avec l’Etat. Lorsqu’ils donnent leurs terres, les Kanaks attendent du gouvernement et des entreprises qu’ils en fassent bon usage, qu’ils sauvegardent une terre en recréation constante, dont ils sont les garants en dernier ressort.

Pollution, belonging and intellectual property in New Caledonia

In Kanak culture, belonging to a social group entitles an individual to use its commons and obliges him to renew them. Outsiders can be assimilated in the community, as long as they play by its rules of common management. Hostility towards mining corporations does not result from a priori postures, but from the fact that these companies fail to understand and respect the fact that property issues concern all of the groups concerned in the myths related to the land, and that exploitation could only be acceptable if it left no trace. When the UN attempts to protect a portion of land by declaring it a common treasure for mankind, aboriginal rights are not respected and conflicts with the State are reactivated. When they accept to share their land with outsiders, Kanak populations expect government and corporations alike to preserve the constant recreation of this land, which they have the duty to steward.

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