Dans ce texte, Anne Querrien revient sur l’action du LKP. Loin de s’arrêter à un regard axé sur la seule revendication d’une augmentation de 200 euros, ou à une analyse qui arrêterait cette lutte au seul mouvement indépendantiste, l’auteur retrace cette révolte en indiquant le désir de changer les relations sociales, son aspiration à alé pli lwen, et sa quête de sortir du colonialisme et de l’exploitation. Ainsi sous sa plume, l’île re-devient espace d’utopie, de déboulé et de créole soutenu par un projet d’hybridation et de créativité dans lequel aussi tout reste à faire. Car, le liyannaj, la mise en commun, amorcée a ses faiblesses, notamment en ce qui concerne la question du Sida ou de la place des femmes. Ces points aveugles n’empêchent pas pour autant de regarder de l’autre côté des mers.
From the common to the other side of the seas
In this text, Anne Querrien revies the action of the LKP (Coalition of Civil Society Organizations of Guadeloupe). Instead of focusing on the immediate demands or to simply analyze the fight in the framework of the struggle for independence, the author recounts the revolt as a desire to change social relations, its aspiration to alé pli lwen and its quest to end colonialism and exploitation. The island is seen as an utopian space, a déboulé and a creole, supported by a hybridization and creativity in which everything remains to be done. The liyannaj, or pooling, has shown its weaknesses, particularly regarding the issue of AIDS or of women. These blind spots do not hinder the reader to look across the seas.