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Majeure 32. Finance, rente et travail dans le capitalisme cognitif

Le rapport capital/travail dans le capitalisme cognitif, par et

L’article propose une grille de lecture synthétique de la mutation du rapport capital-travail qui, à partir de la crise sociale du fordisme, a conduit à la montée en puissance de la dimension cognitive et immatérielle du travail. L’accent est mis plus particulièrement sur l’autonomie croissante du travail et sur le rôle clé des productions de l’homme par l’homme, assurées traditionnellement par les institutions du Welfare, dans la constitution du commun et dans l’essor d’une économie fondée sur le rôle moteur du savoir et de sa diffusion. Il en résulte une transformation majeure du rapport salarial qui déstabilise les termes traditionnels, fordistes, de l’échange capital/travail. En même temps, ce qui est mis en évidence, c’est la manière dont la mutation du travail et la crise de la loi de la valeur-temps de travail se traduisent par une modification radicale des mécanismes de captation de la plus-value. C’est dans ce cadre que les auteurs identifient, à plusieurs niveaux, le processus qui a conduit à un retour en force de la rente et à une crise de la formule trinitaire permettant de séparer clairement les catégories du salaire, de la rente et du profit. Ils indiquent aussi certaines lignes d’un processus de recomposition de classe susceptible de trouver dans la réappropriation des institutions du Welfare et la lutte pour un revenu social garanti l’un de ses vecteurs principaux.

This essay proposes a synthetic matrix for reading the transformations in the relation between capital and labor which, since the social crisis of Fordism, have led to a rise in strength of the cognitive and immaterial dimensions of labor. The emphasis is placed particularly on the growing autonomy of labor and on the key role played by the production of Man by man – traditionally assured by the institutions of welfare – in the constitution of the Common and in the rise of an economy based on the driving force of knowledge and its diffusion. A major transformation in salary relations has progressively destabilized traditional, Fordist, terms of capital/labor, revealing, at the same time, the manner in which the transformation of labor and the crisis in the laws of the value-time of labor translate into a radical modification of the mechanisms of capture of surplus value. It is within this framework that the authors identify, on several levels, the process which leads to a return in force of annuity and a crisis in the categorical formula permitting clear separation amongst the trinity of salary, annuity, and profit. They also indicate the outlines of a process of class recomposition that would appear likely to find one of its principal vectors in the reappropriation of the institutions of welfare and the struggle for a guaranteed social income.

Attention et soin. Subjectivité, lien et travail, par

L’article insiste sur la place cruciale du travail affectif et de soin (care). Dans la société du travail en réseau, l’objet principal du travail n’est plus la matière inanimée mais la vie elle-même. Le travail des infirmières, des travailleuses sociales, etc., présente la caractéristique de reposer sur une activité relationnelle qui, par nature, mobilise affects et intelligence dans la coproduction du service. Il s’agit par ailleurs d’activités fortement féminisées qui s’inscrivent dans l’interstice entre public et privé, sphère domestique et sphère étatique, économie marchande et non marchande. Autre trait marquant : ces nouvelles formes de travail sont de plus en plus assurées dans la sphère marchande par une force de travail immigrée qui, quoique fortement qualifiée, est souvent sous-payée et soumise à un lourd processus de déclassement. Sous l’impulsion des politiques néolibérales, le creusement des inégalités dans la répartition du revenu et l’affaiblissement des garanties du Welfare favorisent l’essor de ce qu’André Gorz appelait la domesticité moderne. La combinaison des inégalités salariales et celles des revenus du patrimoine se trouve ainsi à l’origine d’un dualisme croissant du marché du travail. Nous sommes là en présence d’une tendance forte, menant à la généralisation du modèle anglo-saxon de régulation du capitalisme cognitif, même s’il n’y a là rien d’une logique inéluctable, comme le montre par exemple le modèle nordique de protection sociale et de régulation du marché du travail.

This essay insists on the crucial position of affective labor and care. In the society of network labor, the principal object of work is no longer inanimate matter but life itself. The labor of caregivers, social workers, etc., is characterized by relational activity which, by nature, mobilizes affects and intelligence in the mutual co-production of services. Such activities are furthermore highly feminized and inscribed in the interstices between the public and the private, the domestic and the state spheres, market and non-market economies. Another significant trait : these new forms of work are increasingly guaranteed in the sphere of the market by an immigrant labor force that, although highly qualified, is often under-paid and subject to a heavy process of declassification. Under the impulse of neoliberal policies, the intensification of inequities in the distribution of revenue and the weakening of Welfare guarantees favor the birth of what André Gorz has called « modern domesticity ». The combination of inequality in both salary and inheritances is thus at the origin of a growing dualism in the labor market. We are thus witness to a marked tendency culminating in the generalization of the anglo-saxon model of regulation of cognitive capitalism, even though this trend bears no inevitable logic–as shown, for example, by the Nordic model of social protection and regulation of the labor market.

Segmentation du travail cognitif et individualisation du salaire, par et

L’article traite de la transformation du travail et de la différenciation des salaires. Il montre la diffusion du travail cognitif à partir d’exemples empruntés au secteur de l’édition. Il définit tout d’abord le travail cognitif selon le rôle qu’y tiennent les activités relationnelles et les processus d’apprentissage. C’est le type travail qui permet d’exploiter les nouveaux types de rendements d’échelle croissants qui caractérisent l’accumulation dans le capitalisme cognitif. Les activités en réseau et l’apprentissage conduisent, par définition, à un accroissement du travail et à une fragmentation et individualisation du salaire, qui se traduisent le plus souvent par des conditions de vie précaires en termes de revenu et de protection sociale. La seconde partie de l’article est consacrée à l’organisation du travail dans le secteur de l’édition. Le travail cognitif y connaît une forte expansion en raison de l’introduction des technologies de l’information et de la communication. Des données empiriques montrent que cette dynamique, qui repose toujours davantage sur la nouvelle division cognitive du travail, conduit à un accroissement des inégalités salariales et à une forte précarisation,.

The paper deals with the transformation of labour and wages differentiation, providing some empirical examples in the diffusion of cognitive labour, especially in the publishing industry. The first part gives a definition of cognitive labour by focussing on the role played by relation activities and learning processes. It is the type of labour which is able, better than others, to exploit the new types of dynamic scale economies which affect the way of accumulation of cognitive capitalism. Network and learning activities, by definition, lead to an increasing of labour and wage individualisation and fragmentation, which in many cases imply a precarious condition in term of income and social security. In the second part of the paper, the labour organisation is analysed as far as publishing industry is concerned. In the publishing industry, cognitive labour is increasing in relevant way as a consequence of the introduction of Ict. Empirical data show that this dynamic leads to an increase of wages differentiation and precariousness, more and more based on the new cognitive division of labour.

Finance, instabilité et gouvernabilité des externalités, par

Après une mise en perspective historique du processus de financiarisation, l’article prête plus particulièrement attention au rôle de la finance dans le gouvernement des externalités, et cela à un double niveau. (1) Le premier a trait à la revanche des externalités négatives. La surexploitation de la planète résultant de deux siècles d’une croissance hyper-productiviste fait désormais peser sur l’économie mondiale une incertitude structurelle, qui pèse tant sur les prix des ressources non renouvelables que, plus fondamentalement, « sur le prix de l’avenir tout court ». Or c’est la finance qui, faute de mieux, va être « sollicitée pour donner un prix au futur ». Ce constat est d’autant plus fort que le développement des activités visant à solder les externalités négatives est destiné à jouer nécessairement un rôle majeur dans la dynamique du capitalisme. Après la convention boursière Internet et celle immobilière, il est ainsi fort probable que la prochaine convention boursière porte sur les énérgies alternatives et les activités liées à la réparation des dégâts de la croissance. (2) Le deuxième niveau concerne le rôle croissant des externalités positives liées au processus de production et de circulation des connaissances. Plus précisément, la révolution des technologies de l’information et de la communication (TIC) et la montée de l’immatériel se traduisent par deux effets convergents et éminemment contradictoires, auxquelles la finance apporte une réponse. D’une part, les TIC permettent la numérisation et la codification de tout ce qui est répétitif dans l’activité mentale en dépréciant la valeur marchande de l’information. Or, et nous avons là une première contradiction, ces connaissances codifiées et numérisées (dites de niveau 1) présentent un problème majeur d’appropriation privative. Leur coût de production initial est certain. En revanche, leurs coûts marginaux sont très faibles ou nuls, ce qui rend de plus en plus difficile l’exécution des droits de propriété intellectuelle. D’autre part, ce même processus d’automatisation des activités mentales répétitives et de codification de la connaissance déplace le cœur de l’activité créatrice de valeur vers les connaissances tacites, difficilement codifiables : les connaissances dites de type 2, constituées par le triptyque créativité/intelligence/innovation. C’est le modèle paradigmatique du travail immatériel reposant « sur la coopération entre cerveaux travaillant sur ordinateur et reliés par le réseau (Internet)… » Or l’assujettissement de cette forme de la coopération productive en réseau ne peut être qu’indirecte et formelle. Dans ce cadre, la finance est alors destinée à remplir toujours davantage deux fonctions structurelles. Elle seule permet de subsumer le travail immatériel, tout en actualisant l’évaluation à la juste valeur (fair value) des actifs immatériels, dans un contexte d’incertitude structurelle où la « valeur des biens connaissances oscille de rien à des valeurs incommensurables et à des prix de monopole qui sont des prix politiques ».

After putting the process of the financialization of capital into historical perspective, this essay focuses attention on the role of finance capital in the governance of externalities on two levels : (1) the first has to do with the revenge of negative externalities. The overexploitation of the planet resulting from two centuries of super-productivist growth has henceforth introduced a structural uncertainty into the global economy that weighs as much upon the price of non-renewable resources as, more fundamentally, the « price of the future as a whole ». For better or for worse, it is now finance capital that is going to be « asked to put a price on the future ». This state of affairs is all the more marked given that the development of activities designed to counter negative externalities is necessarily destined to play a major role in the dynamic of capitalism. Following the stock exchange protocols realized around dot.coms and then housing, it is extremely likely that the next stock exchange protocol will be directed at alternative energy sources and activities related to growth-related damage control. (2) The second level concerns the growing role of positive externalities linked to the process of production and the circulation of knowledge. More precisely, the revolution in information and communication technologies (ICT) and the rise of the immaterial translate into two convergent and eminently contradictory effects, to which finance capital brings a particular response. On the one hand, ICTs allow for the digitalization and codification of all that is repetitive in mental activity by depreciating the market value of information. However – and this is where we find our first contradiction – these codified and (re-) digitalized knowledges present a major problem to private appropriation. Although the cost of their initial production is definite, their marginal costs are by contrast very slight or even non-existent – a fact that makes the execution of intellectual property rights that much more difficult. On the other hand, this same automation of repetitive mental activities and the concomitant codification of knowledge displaces the heart of value-creative activity towards implicit knowledge that is codifiable only with difficulty : this is knowledge of the so-called second type, constituted by the triptych of creativity/intelligence/innovation. This is the paradigmatic model of immaterial labor that relies « upon the cooperation between minds working on computer and connected by the net (internet) ». The subjection of this form of productive network cooperation can only be indirect and formal. Within this framework, finance capital is thus forever destined to fulfill two structural functions. Only finance capital is capable of allowing the subsumption of immaterial labor while realizing the evaluation at fair value of immaterial assets, in a context of structural uncertainty where the « value of knowledge goods oscillates between nothing and incommensurable values and the price of monopoly, which is ultimately political ».

Rente salariale et production de subjectivité, par

Au cœur de cet article : l’émergence de la figure du « salarié rentier ». Cette figure n’a rien de nouveau en soi si l’on songe aux différentiels de salaire liés aux hiérarchies socialement déterminées des métiers. Ou bien, si l’on songe aux rentes salariales obtenues par des pans du salariat aux dépens du salariat féminin, précaire, immigré. Ce qui est nouveau, c’est qu’aujourd’hui la rente salariale ressort d’un processus double, d’individualisation du salaire et de « socialisation du capital ». Elle est donc d’une nature nouvelle, par ailleurs, son émergence rend encore plus floues les frontières qui séparent les grandes catégories des revenus : salaire, rente et profit. Dans cet article, il s’agit moins de rendre compte de la figure du salarié rentier d’un point de vue strictement économique que de saisir dans le processus double qui lui donne naissance le fonctionnement propre d’une machine de production de subjectivité qui soude la liaison dangereuse entre capitalisme cognitif et néolibéralisme.

The central concern of this essay : the emergence of the figure of the « wage shareholder ». There is nothing new about this figure in and of itself if one thinks of wage differentials linked to social hierarchies determined by the professions. Or again if one thinks of wage-earning shares obtained by sections of the wage-earning system at the expense of feminine, precarious, and immigrant wage earners. What is new is that today the wage share results from a double process of wage individualization and « socialization of capital ». It is thus of a new nature, and its emergence therefore renders more indistinct the boundaries that separate the main categories of revenue : wage, annuity and profit. In this article, it is less a question of accounting for the figure of the wage-earning shareholder from a strictly economic point of view as to see it in terms of a double process that gives to it the functions proper to a machine producing subjectivity that unite the dangerous link between cognitive capitalism and neoliberalism.

La monnaie et la finance globale, par

Les différentes réformes institutionnelles qui, depuis la fin des années 1970, ont conduit à une « privatisation de la monnaie » ont été l’une des assises principales sur lesquelles a été bâti le pouvoir de la finance et, dans le même temps, la déstabilisation du Welfare. À cet égard, un tournant essentiel a été l’institutionnalisation de la soi-disant autonomie des banques centrales. L’une des mesures phares de cette réforme fut la coupure du « cordon ombilical » qui, dans le mode de régulation keynésien, liait le trésor public à la banque centrale, ce qui permettait de financer par création monétaire le déficit du budget de l’État et, sous la poussée des conflits, l’expansion des dépenses sociales et du salaire socialisé. En ce sens, l’affirmation de l’autonomie de la banque centrale par rapport au pouvoir politique a été aussi, et surtout, un changement institutionnel effectué dans le but de soustraire la création monétaire à la pression des conflits sociaux, et par là, de la subordonner progressivement à la logique de la rente et de l’accumulation financière. Ce n’est pas un hasard si, à la suite de l’interdiction de financer le déficit par émission monétaire, la pierre angulaire de la première phase de la financiarisation a justement reposé sur la titrisation de la dette publique, c’est-à-dire sur l’adjudication des bons du Trésor sur un marché libéralisé. Le résultat en est non la réduction mais la croissance exceptionnelle de la dette publique et des revenus rentiers. Dans le même temps, le service de la dette représente désormais l’un des principaux postes de dépenses de l’État et son poids « excessif » est souvent invoqué pour stigmatiser les gaspillages et donc le « nécessaire » démantèlement de l’État-providence. C’est toujours dans ce contexte que l’objectif principal de la politique monétaire devient la stabilité des prix et la garantie des revenus rentiers, alors que les bulles spéculatives constituent désormais la forme essentielle et nouvelle de l’inflation dans les pays développés. De plus, pour soutenir la demande malgré le creusement des inégalités et la déstabilisation des garanties du Welfare, le deficit spending public de type keynésien a été remplacé par une sorte de deficit spending privé, incitant, comme dans le cas exemplaire des subprimes, à un formidable endettement des ménages. Cette évolution signifie aussi que nous passons de plus en plus, comme pour le droit au logement, d’une logique fondée sur des droits de propriété sociale, à une logique de droits de propriété privés, soumis aux cycles d’accumulation du capital. Pour inverser cette spirale, un processus de resocialisation de la monnaie (impliquant la remise en cause du statut d’autonomie de la Banque centrale) se présente ainsi, conjointement à une réforme fiscale radicale, comme l’un des piliers d’un projet de société capable de s’attaquer au pouvoir de la rente et de permettre la mise en place d’un revenu social garanti.

The various institutional reforms which have led since the end of the 70s to the « privatisation of currency » have formed the main base on which the subsequent power of (international) finance has been built, and, concurently, the dismantling of Welfare could take place. Core of this was the so-called autonomy of central banks, as their « umbilical cord » to national treasuries was severed. From then on, deficit financing and « keynesian » social expenditures became near-impossible. Emphasizing the autonomy of central banks from politics was mostly an institutional mutation meant to free monetary policies from social pressure and make it totally subordinate to rent creation and financial accumulation. No wonder then that « securitisation » of the public debt closely followed on the prohibition to deficit financing social expenditures. And then the outcome was not a reduction, but an explosion of public debt! And as debt servicing becomes a principal item on the budget, the « excessive costs » of welfare provisions is blamed, and a further break-down of social services is called for. It is in the same vein that price inflation is controlled, but assets inflation and speculative bubbles dominate « developped » economies. Meanwhile, in order to compensate for increasing income inequalities and diminishing welfare benefits, an exacerbated form of « private households deficit spending »has come into its own, as witnessed by the subprime crisis and mounting credit card defaults. So we are moving from an entitlements-based provision of social goods (housing, education, health etc) to one based on the pure logic of capital and its cycles. The only way out lies in the resocialisation of currency (and an end to the « independence » of central banks), profound fiscal reforms, the demise of rent-seeking, and the institution of an universal « basic income ».

La démocratie contre la rente, par

Aujourd’hui, la démocratie ne se trouve plus seulement devant (et contre) la rente absolue, terrienne (foncière et immobilière) : elle doit surtout affronter la rente financière, le capital que l’argent mobilise de manière globale comme instrument fondamental de la governance des multitudes. La financiarisation est la forme actuelle du commandement capitaliste. Bien évidemment, celle-ci est encore liée à la rente, et elle en répète l’intentionnalité violente – tout comme elle reprend les ambiguïtés et les contradictions de n’importe quelle figure de l’exploitation capitaliste. Il serait donc stupide de penser que le capital financier ne représente pas en lui-même un moment antagoniste – car il comprend toujours en son sein cet élément nécessaire qu’est la force de travail, et qui est à la fois un producteur de capital et une menace pour celui-ci.

Today democracy is no longer faced with absolute, land-based rent (ground and real estate) ; it must above all confront financial rent, capital, which money mobilizes globally as a fundamental instrument in the control of the multitudes. « Financialization » is the present form of capitalist governance. Obviously, this is still tied to rent, and it repeats the latter’s violent intentionality – just as it takes over the ambiguities and contradictions of any figure of capitalist exploitation. It would thus be stupid to think that financial capital does not represent in itself an antagonistic moment, for it always includes within itself labor-force as a necessary elements, which is both a producer of capital and a threat to it.

Multitudes en images

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