Petit à petit, Guattari a forgé un ensemble d’outils à même de soutenir chacun dans son désir d’échapper à l’injonction capitaliste, en s’appuyant sur ses passions, sur les actions auxquelles il participe, sur les universaux culturels qu’il reconnaît, et sur les flux libérés à la surface de la terre par l’aventure humaine. Le sujet, mis à distance de l’impuissance que la centralité de son moi engendrait, développe sa réflexion et la capacité d’action dans une infinité de situations différentes. Ces outils viennent de la psychothérapie institutionnelle et de la psychosociologie dans un premier temps ; puis Guattari se tourne vers des sémiotiques non limitées par l’effondrement des « lieux de parole », sensible depuis 1975 ; enfin il invente les « cartographies schizoanalytiques » et jette les bases de l’« écosophie ».
Guattari has progressively designed a set of tools capable of helping everyone escape from capitalist injunctions, finding support in affects, in participative action, in cultural universals and in the flows freed by the human adventure on the surface of the planet. The subject, distanced from the powerlessness generated by a central ego, develops her reflection and agency in infinitely diverse situations. He drew such tools, first, from institutional psychotherapy and psycho-sociology, later, from a form of semiotics not limited by the collapse of the « loci of speech », which finally led him to invent schizo-analytic mappings and to prepare the ground for « ecosophy ».